Lors de l’achat d’un bien immobilier, une question revient fréquemment, quel montant de l’épargne personnelle doit être utilisé comme apport initial ? Si un apport important est souvent perçu comme un signe de solidité financière, il n’est pas toujours pertinent de mobiliser l’intégralité de son épargne. L’épargne résiduelle, c’est-à-dire celle qui reste disponible après un investissement ou un achat est importante dans la gestion financière à long terme. Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi il est conseillé de conserver une part de son épargne, plutôt que de l’investir intégralement dans un apport.
Les dépenses imprévues sont probables dans une vie, qu’il s’agisse de réparations automobiles, des frais médicaux ou des urgences familiales. Une épargne résiduelle bien constituée agit comme un filet de sécurité qui permet de faire face à ces imprévus sans devoir recourir à des emprunts coûteux ou vendre des actifs dans la précipitation. Utiliser toute son épargne pour l’apport prive d’une capacité à réagir rapidement face aux aléas et augmente le stress ainsi que les risques de surendettement.
La prudence financière recommande généralement de maintenir un fonds d’urgence équivalant à trois à six mois de dépenses courantes. Ce coussin financier garantit une stabilité psychologique et évite de devoir contracter des crédits à court terme, souvent accompagnés de taux d’intérêt élevés.
Un apport élevé permet certes de réduire le montant emprunté ce qui diminue les mensualités ou la durée du crédit immobilier. Cependant, l’argent immobilisé dans un apport ne produit aucun rendement direct. En conservant une partie de son épargne, il devient possible de l’investir dans des placements plus rentables, tels que des actions, obligation ou un projet personnel. Ces investissements, bien que parfois plus risqués peuvent générer des rendements supérieurs au taux d’intérêt du prêt immobilier, en d’autres termes à des gains supérieurs aux coûts de l’emprunt.
De plus, dans un environnement de taux d’intérêt bas, le coût d’un crédit immobilier reste souvent inférieur au potentiel de rendement des investissements financiers. Il peut donc être plus avantageux sur le long terme de conserver une épargne pour investissement, plutôt que de l’immobiliser dans la pierre.
Acheter un bien immobilier ne se résume pas au paiement de son prix d’achat. Plusieurs frais annexes doivent être pris en compte, notamment les frais de notaire, les éventuels frais d’agence, les travaux de rénovation ou d’aménagement et les taxes liées à la propriété. Ces dépenses peuvent représenter une part non négligeable du budget total.
En mobilisant toute son épargne pour l’apport, il y a un risque de devoir emprunter à nouveau ou de retarder certains projets comme l’ameublement ou l’installation d’un système de chauffage performant par exemple. Une épargne résiduelle permet d’assurer la prise en charge de ces frais sans compromettre l’équilibre financier global.
L’immobilier est souvent perçu comme un investissement solide, mais une fois l’argent placé dans un bien, il devient difficile de le mobiliser rapidement pour d’autres opportunités. Or, conserver une épargne résiduelle permet de rester flexible et de saisir des occasions d’investissement qui pourraient se présenter, qu’il s’agisse d’investissements financiers, de projets entrepreneuriaux ou même d’un achat immobilier secondaire.
Une stratégie financière saine vise à équilibrer les actifs immobiliers et les actifs liquides. Cela garantit une diversification du patrimoine et réduit la dépendance à un seul type d’investissement.
Dans certaines situations, l’utilisation de toute son épargne personnelle pour un apport peut entraîner un déséquilibre budgétaire. Par exemple, si les mensualités du prêt sont sous-estimées ou si les dépenses courantes augmentent brusquement, le manque d’épargne peut rapidement mener à des découverts bancaires. Ces découverts, souvent accompagnés de frais élevés et peuvent détériorer la situation financière globale.
En revanche, une épargne résiduelle peut être utilisée comme un tampon pour pallier les variations de revenus ou les augmentations de charges. Cela permet de maintenir une stabilité financière tout en respectant les obligations liées au prêt immobilier.
Un apport important est perçu favorablement par les banques, car il réduit leur risque. Cependant, disposer d’une épargne peut également jouer en faveur de l’emprunteur. Les institutions financières apprécient les clients qui ont une capacité d’épargne et une gestion prudente de leurs finances. Montrer sa capacité à conserver des fonds disponibles après l’achat peut rassurer la banque sur la capacité à gérer les imprévus, et cela peut améliorer ses chances d’obtenir des conditions de prêt favorables.
Mobiliser toute son épargne pour l’apport peut rendre nécessaire le recours à des crédits à la consommation pour couvrir des besoins imprévus. Or, ces crédits sont souvent accompagnés de taux d’intérêt bien supérieurs à ceux des prêts immobiliers. Paradoxalement, vouloir réduire son endettement en maximisant l’apport peut donc conduire à une situation où l’on contracte des dettes plus coûteuses.
L’épargne résiduelle permet d’éviter cette spirale d’endettement. Elle offre une marge de manœuvre pour gérer les imprévus ou financer des projets sans avoir à recourir à des emprunts pouvant être onéreux.
Rédigé par Hakim Bétroune - Rédacteur expert de Solutis
Publié le 27/11/2024
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