La loi Scrivener 2 mise en place en 1980 a pour objectif principal de protéger les emprunteurs en particulier dans le cadre des crédits immobiliers et à la consommation. Elle s’inscrit dans une continuité législative amorcée par la première loi Scrivener de 1978, elle visait déjà à encadrer les contrats de crédit afin de réduire les abus possibles et de mieux informer les consommateurs. La loi Scrivener 2 vient renforcer ce dispositif en accordant des droits spécifiques aux emprunteurs et en imposant des obligations strictes aux prêteurs. L’objectif est d’assurer un équilibre entre les parties et de protéger les emprunteurs contre d’éventuels risques de surendettement ou de clauses abusives.
La grande protection offerte par la loi Scrivener 2 repose sur l’obligation de transparence imposée aux organismes de crédit. Cette loi exige que les établissements prêteurs fournissent des informations claires, complètes et précises aux emprunteurs avant la signature du contrat de prêt. Parmi ces informations figurent notamment :
Cette transparence permet à l'emprunteur de comparer les offres et de prendre une décision éclairée ce qui réduit le risque de se retrouver dans une situation financière difficile. De plus, elle contribue à la concurrence entre les établissements de crédit qui doivent veiller à offrir des conditions compétitives pour attirer les clients.
La loi Scrivener 2 instaure également un délai de réflexion obligatoire de 10 jours dans le cadre des crédits immobiliers. Ce délai permet à l’emprunteur de réfléchir sereinement à l’engagement qu’il s’apprête à prendre sans pression de la part de l’établissement prêteur. Durant ce délai, l’emprunteur ne peut pas être contraint de signer le contrat et ce dernier ne devient effectif qu’à la fin de cette période. Cela permet d’éviter les décisions précipitées qui pourraient entraîner des difficultés financières.
La loi accorde également à l’emprunteur un droit de rétractation dans le cadre des crédits à la consommation. Ce droit est de 14 jours calendaires à compter de la signature du contrat. Pendant cette période, l’emprunteur peut renoncer à son crédit sans avoir à justifier sa décision ni à payer de pénalités. Ce mécanisme offre une protection supplémentaire en cas de changement d’avis.
Un autre aspect de la loi Scrivener 2 est la protection contre le surendettement. En imposant aux prêteurs de respecter certaines règles comme le plafonnement des taux d’intérêts (usure) et l’obligation de vérifier la capacité de remboursement de l’emprunteur, la loi vise à limiter les risques d’endettement excessif. L’établissement prêteur est ainsi tenu de s’assurer que l’emprunteur est en mesure de rembourser le crédit sans mettre en péril sa situation financière.
La loi encadre strictement les publicités liées aux offres de crédit en interdisant notamment les annonces trompeuses ou qui minimisent les risques liés à l’emprunt. Les publicités doivent toujours mentionner le TAEG et les conditions de remboursement de manière à ce que l’emprunteur puisse avoir une vision claire des implications financières du crédit proposé.
L'une des protections de la loi Scrivener concerne les clauses suspensives liées à l'obtention d'un prêt immobilier. Ces clauses insérées dans le compromis de vente stipulent que la vente d'un bien immobilier est conditionnée à l'obtention d'un crédit par l'acheteur.
Concrètement si l'emprunteur n'obtient pas son financement dans le délai imparti la clause suspensive permet de résilier la vente sans pénalité financière. Cette mesure protège l'acheteur contre le risque de devoir acheter un bien sans disposer des fonds nécessaires.
La loi Scrivener encadre également les délais de mise en œuvre de cette clause car le compromis de vente doit mentionner la date limite à laquelle l'acheteur doit obtenir une réponse de la banque. En l'absence de crédit à cette date la vente peut être annulée de plein droit.
Cette loi offre une protection importante en cas de remboursement anticipé du crédit. L’emprunteur peut sous certaines conditions décider de rembourser tout ou partie de son emprunt avant l’échéance prévue. Cela peut être le cas par exemple s’il reçoit une rentrée d’argent imprévue ou s’il souhaite réduire le coût global de son crédit.
La loi limite les pénalités que les établissements de crédit peuvent imposer en cas de remboursement anticipé. Dans le cadre d’un prêt immobilier ces pénalités ne peuvent pas excéder 3 % du capital restant dû ou l’équivalent de six mois d’intérêts. Ce plafonnement a pour but d’éviter que les emprunteurs soient dissuadés de rembourser leur prêt de manière anticipée.
Rédigé par Mathieu Dubuffet - Rédacteur expert de Solutis
Publié le 15/10/2024
Obtenez le meilleur accompagnement pour financer votre projet immobilier au taux le plus bas
Demande de prêt immobilier gratuite
Votre simulation rapide | Une expertise avec + de 25 ans d'expérience
Comment défiscaliser avec la loi Malraux
Quand faire un diagnostic termites dans mon logement ?
Quand faire le diagnostic ERP (Etat des Risques et Pollution) ?
Comment se passe le diagnostic de conformité électrique obligatoire ?
Quand faut-il faire le diagnostic amiante ?
Comment faire le diagnostic plomb (CREP) pour vendre votre bien ou le mettre en location ?
Qu'est-ce que le diagnostic bruit ?
Comment éviter les intérêts intercalaires ?
Le diagnostic Assainissement Non Collectif (ANC) est-il obligatoire pour la vente de votre bien ?