Crédit bon marché : quels impacts pour les banques ?

Si l'actualité du crédit bon marché place les emprunteurs en position de force pour obtenir un prêt ou un regroupement de crédits, il pourrait avoir des conséquences sur le modèle des banques européennes et même américaines.

Les taux d’intérêt impactent la transformation

Qu’il s’agisse de prêts immobiliers, à la consommation ou du regroupement de crédits, les taux d’emprunt baissent mois après mois et atteignent régulièrement de nouveaux planchers historiques.

Cette tendance baissière est très bonne pour les ménages qui souhaitent souscrire un prêt pour l’achat de biens et services et pour les emprunteurs qui souhaitent regrouper leurs encours (crédit immobilier et consommation). Cependant, à forcer d’accorder des taux très compétitifs, les prêteurs sont en train de mettre leur système en péril.

Certes, la tendance de crédit bon marché soutient la demande de prêt et de rachat de crédit, mais elle pèse énormément sur le rendement moyen des encours.

Le cœur du métier des banques, à savoir l’activité de transformation des ressources de court terme à bon marché en crédits de long terme accordés à des taux plus importants, est aussi impactée par les taux bas.

En fait, les taux d’intérêt sont proches du zéro pour les crédits de courtes durées comme pour les durées importantes. Conséquence : la transformation devient de plus en plus difficile et elle ne remporte plus grand-chose aux banques et aux établissements de crédits par rapport aux autres années.

Dans ce contexte, les institutions financières (BCE et FED) doivent faire face à de nombreux défis économiques et financiers. Les années récentes ont été marquées par des crises financières, tant au niveau national qu'international, ce qui a eu des répercussions sur l'économie mondiale. Les banques du monde entier ont dû faire face à des pressions importantes pour maintenir leur stabilité financière et répondre aux exigences réglementaires.

De plus, les obligations émises par les gouvernements et les entreprises ont joué un rôle crucial dans le financement de l'économie. Les fluctuations du marché des titres et les taux d'intérêt bas peuvent avoir un impact sur la performance des portefeuilles d'investisseurs et sur les rendements des obligations émises. Les banques doivent donc être prudentes dans leur gestion des titres et des investissements.

Par ailleurs, la crise économique mondiale de l'année dernière a entraîné une réduction des revenus et des marges pour de nombreuses entreprises, ce qui a également affecté la demande de crédit. Les banques ont dû faire face à une baisse de la demande de prêts, ce qui a eu un impact sur leur activité de transformation.

Dans l'environnement actuel, les banques doivent également prendre en compte les aspects sociaux et économiques. Les changements dans les modes de vie et les besoins des clients peuvent influencer la demande de produits financiers et les services bancaires. Les banques doivent s'adapter à ces évolutions et offrir des solutions adaptées à la vie moderne.

Les taux d'intérêt bas ont un impact significatif sur le modèle des banques, en particulier sur leur activité de transformation et leurs revenus. Les défis économiques, les crises financières et les évolutions sociales sont autant de facteurs qui ajoutent une complexité supplémentaire à l'environnement dans lequel les banques opèrent. Il est essentiel pour les institutions financières de rester vigilantes, de diversifier leurs activités et d'adopter des stratégies prudentes pour maintenir leur rentabilité et leur stabilité à long terme.

La baisse des taux pourrait s’accentuer

Selon les observateurs, le niveau des taux d’intérêt semble partie pour durer et elle ne manquerait pas de mettre le modèle bancaire à l’épreuve.

A force de réduire leurs marges, les banques pourraient être confrontées à des difficultés de gestions dans l’avenir, le principal danger serait que les rendements des taux intérêts ne suffisent plus à couvrir les charges de fonctionnement comme les coûts opérationnels, les coûts des ressources ou encoure les coûts du risque.

De ce fait, une remontée rapide des taux pourrait changer la donne, mais ce scénario n’est pas envisageable. En fait les principaux facteurs qui déterminent le niveau des taux sont orientés vers une baisse continue dans les semaines et mois à venir.

L’inflation quasi nulle, baisse du taux directeur de la banque de la banque centrale Européenne (BCE), de la banque fédérale américaine ou encore l’assouplissement des conditions de financement…, autant de facteurs qui favorisent la baisse interrompue des taux d’intérêt des crédits accordés aux particuliers.

De plus, la majorité des banques opte pour une politique volontariste pour atteindre leur objectif, cela implique à proposer des taux encore plus attractifs.

Dans ce contexte de crédit bon marché, les investisseurs peuvent être tentés de chercher des alternatives plus rentables sur le marché financier. Les fonds d'investissement pourraient attirer davantage de capitaux, notamment via l'émission d'obligations, et concurrencer les banques dans leur rôle de transformation des ressources à bon marché en crédits.

Par ailleurs, la baisse des taux d'intérêt peut également avoir des répercussions sur le marché immobilier, en encourageant les achats et les rachats de crédit immobilier. Cela peut stimuler la croissance de ce secteur, mais aussi entraîner une augmentation de la demande de rachat de crédit immobilier, ce qui peut impacter les services bancaires liés à cette activité.

Bien que le crédit bon marché puisse favoriser les emprunteurs, il peut mettre en péril le modèle des banques en affectant leur capacité de transformation et en réduisant leurs marges. Les banques doivent donc trouver des stratégies pour faire face à ces défis, en diversifiant leurs activités, en optimisant leurs coûts opérationnels et en proposant des services à valeur ajoutée pour maintenir leur rentabilité dans un environnement de taux bas.