Dans le domaine du droit des biens, il arrive fréquemment que plusieurs individus se retrouvent en possession d'un même bien. Lorsqu'un des copropriétaires souhaite racheter la part de l'autre, cela entraîne généralement le versement d'une somme appelée la soulte. Cependant, à quel moment la soulte doit-elle être versée ? Voici nos éléments de réponse.
Juridiquement, la soulte désigne la compensation financière versée par un individu à un autre dans le but d'acquérir tout ou partie de son droit de propriété. Cette somme peut également être employée pour corriger des déséquilibres injustifiés dans la répartition des biens.
En d'autres termes, la soulte implique toujours le paiement d’une somme d’argent d'un individu à un autre, mais les motifs de ce paiement peuvent varier selon le contexte de la copropriété ou du partage.
Par ailleurs, les rachats de soulte sont courants dans des situations où deux ou plusieurs personnes sont impliquées dans la détention d'un bien. Ces situations incluent notamment les divorces, les cohabitations en indivision ou en pacte civil de solidarité (PACS) ainsi que les partages de successions.
Dans diverses situations de partage de biens, y compris lors d'un divorce, les individus qui sont copropriétaires de biens immobiliers doivent régler leur situation patrimoniale avant de présenter leur cas devant un tribunal.
En d'autres termes, ils doivent partager leur patrimoine immobilier. Dans le but de maintenir une répartition équitable, l'un des copropriétaires peut verser à l'autre une soulte ou racheter sa part de la propriété. Le versement de la soulte peut se faire de trois manières différentes :
Immédiatement après l'homologation par le juge ou accord
Dans certaines situations, le paiement de la soulte peut être effectué dès qu'un accord est conclu entre les parties ou lorsque la transaction est homologuée par un tribunal ou un notaire. Par exemple, lors de la vente d'un bien immobilier entre copropriétaires, une partie du prix de vente peut être retenue par le notaire jusqu'à ce que la transaction soit finalisée et homologuée.
Dans un délai déterminé
Les parties peuvent également convenir d'un délai spécifique pour le paiement de la soulte. Ce délai peut être défini en fonction des besoins et des préférences des parties impliquées. Par exemple, elles peuvent décider que la soulte doit être payée dans les trois mois suivant la conclusion de l'accord, la finalisation de la transaction ou encore la date à laquelle le jugement de divorce est devenu définitif.
Selon un calendrier de paiement convenu entre les parties
Dans certaines situations, un échéancier de paiement peut être établi. Les parties peuvent convenir de verser la soulte en plusieurs versements échelonnés sur une période déterminée. Des intérêts au taux légal peuvent également s'appliquer en fonction des accords entre les parties ou des réglementations locales.
Il est essentiel de noter que le moment exact du paiement de la soulte varie en fonction des circonstances particulières de chaque transaction et des ententes convenues entre les parties impliquées ou encore des décisions de justice.
Le calcul de la soulte, lorsqu'il concerne une copropriété, revêt une importance cruciale. Dans certaines situations, le copropriétaire, par exemple l’un des époux, qui souhaite acquérir la pleine propriété du bien doit non seulement verser la soulte, mais aussi disposer des ressources financières nécessaires pour éventuellement prendre en charge le prêt immobilier en cours sur ce bien.
D'une part, bien que les copropriétaires puissent généralement définir librement le montant de la soulte par accord mutuel, celle-ci est souvent évaluée en utilisant une méthode de calcul prenant en compte la valeur actuelle du bien immobilier au moment du partage, ainsi que la répartition des parts de propriété détenues par chaque copropriétaire.
D'autre part, si le bien immobilier est soumis à un prêt en cours, le montant du capital restant dû est généralement déduit de la valeur de la soulte. Néanmoins, le copropriétaire qui hérite du bien devra assumer la totalité du prêt et le transférer à son nom.
La formule de calcul pour déterminer le montant de la soulte dans le contexte d'une copropriété se présente généralement comme suit : valeur du bien / parts détenues par les copropriétaires - (le cas échéant) montant du capital restant dû du prêt / parts détenues par les copropriétaires.
Cette équation permet de trouver le montant final de la soulte en tenant compte à la fois de la valeur du bien et des obligations financières associées au prêt en cours.
Un retard de paiement de la soulte peut entraîner plusieurs conséquences, selon les circonstances spécifiques de la situation et les accords conclus entre les parties. Voici quelques conséquences potentielles :
Pénalités et intérêts : dans certains cas, des pénalités financières ou des intérêts de retard peuvent être prévus en cas de retard de paiement de la soulte. Ces pénalités peuvent être convenues à l'avance dans l'accord initial ou être imposées par la loi.
Litiges juridiques : un retard de paiement peut entraîner des litiges juridiques entre les parties impliquées. La partie créancière peut choisir de poursuivre en justice pour obtenir le paiement de la soulte, ce qui peut entraîner des coûts supplémentaires et des délais prolongés.
Blocage de la transaction : si le retard de paiement concerne une transaction immobilière, il peut entraîner un blocage de la transaction. Par exemple, si la soulte est due dans le cadre d'une vente immobilière, le transfert de propriété peut être retardé jusqu'à ce que la soulte soit payée, ce qui peut perturber les plans de toutes les parties impliquées.
Délais légaux : selon la législation et les accords contractuels, des délais légaux peuvent être fixés pour le paiement de la soulte. Un retard peut entraîner des sanctions ou des obligations légales spécifiques.
Le financement du paiement d'une soulte peut être un défi, en particulier si vous ne disposez pas immédiatement des ressources financières nécessaires. Voici quelques options à considérer pour financer le paiement d'une soulte :
Demander un crédit bancaire : demander un crédit bancaire peut se révéler une option judicieuse si vous avez besoin de payer une soulte de manière échelonnée sur plusieurs mois. Cette solution vous permet de disposer immédiatement des fonds nécessaires pour régler la soulte en une seule fois, puis de rembourser le montant emprunté à la banque par le biais de mensualités
Opter pour une vente à réméré : opter pour une vente à réméré est une option particulièrement flexible pour le financement d'une soulte, vous permettant de gérer cette démarche à votre rythme, que le bien concerné soit associé à un crédit en cours ou non. Cette solution offre la possibilité de convertir le bien immobilier en liquidités, ce qui facilite grandement le règlement des frais liés à la soulte.
Inclure le paiement d’une soulte dans un rachat de crédit : si vous avez des crédits en cours, vous pouvez inclure le financement de la soulte dans une opération de regroupement de crédits. Cette opération vous permet de simplifier vos remboursements mensuels tout en finançant la soulte, ce qui peut être particulièrement avantageux.
Solutis, en tant qu’intermédiaire en opérations de banque et services de paiement, peut vous aider à naviguer dans ces options et à trouver la meilleure approche pour financer votre soulte. Ce spécialiste dispose de l'expertise nécessaire pour négocier avec ses partenaires bancaires les meilleures conditions pour votre situation spécifique.
Rédigé par Gueladjo Toure - Rédacteur expert de Solutis
Publié le 08/09/2022
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