L’ouverture d’une auto-école est un processus qui exige rigueur et sérieux. Le bon déroulement du projet et sa réussite dépendront de sa conception (étude de marché, business plan) et de son financement (crédit professionnel, prêts aidés, aides).

Comment réussir à créer son auto-école ?

L’ouverture d’une école de conduite n’est pas un projet à prendre à la légère. Le futur gérant devra s’assurer que l’enseignement ainsi que l’activité dans sa globalité respectent certaines normes. Il est essentiel que la transmission du savoir et des pratiques relatives au code de la route, nécessaire à tout bon conducteur, se fasse dans les meilleures conditions possibles.

Une étude de marché complète et réaliste pour votre future auto-école

Avant toute chose, pour que le projet connaisse le succès escompté, la phase du business plan est primordiale. Il doit prévoir minutieusement et stratégiquement la création de l’activité ainsi que le développement futur de la société.

Plus votre business plan sera complet, plus cela jouera en votre faveur dans la suite des démarches. Plusieurs paramètres doivent être analysés afin d’établir le potentiel commercial de l’activité. Il est nécessaire de réaliser une étude de marché pour mesurer votre zone de chalandise, le profil de votre future clientèle, la concurrence présente et l’offre proposée (type de permis, tarification…). Cette analyse se doit de couvrir tous ces aspects pour refléter de façon réaliste les attentes du marché.

Ecole de conduite : l’acquisition d’un local

Une fois cette étape achevée, il est nécessaire de vous pencher sur les futurs besoins de votre activité et de le budgétiser. Tout d’abord, vous devrez définir et acquérir un emplacement stratégique pour vous établir. Le local est le point de départ de votre projet. En plus de devoir être bien située, votre auto-école doit respecter plusieurs normes :

  • Le local doit bénéficier d’une surface de minimums 25 mètres carrés ;
  • Une entrée indépendante doit être présente et cela sans que celle-ci ne perturbe le déroulement d’une autre activité (séance d’apprentissage du code de la Route par exemple).
  • Il doit être conforme aux normes de sécurité et d’hygiène ;
  • Concernant la disposition du local, au moins deux pièces distinctes doivent pouvoir être identifiées clairement, une dédiée à l’administration (accueil, inscription) et une autre pour la réalisation des séances d’apprentissage théorique.

Concernant le financement de vos locaux, deux options sont à envisager : la première est de l’acheter, notamment à l’aide d’un prêt bancaire professionnel, alors que la seconde est de louer le local avec un crédit-bail ou un simple bail de location.

Posséder une flotte de véhicules

Après la question de l’emplacement du local résolue, une reste à éclaircir : l’acquisition et le financement de votre flotte de véhicules. En effet, difficile d’imaginer une auto-école pouvoir dispenser ses leçons de conduite sans aucun moyen de déplacement adapté. Selon le type de permis, vous devrez disposer des véhicules permettant le bon fonctionnement de l’entreprise.

Sûrement l’examen de conduite le plus passé : le permis B. Après son obtention, son détenteur peut conduire des voitures, des camionnettes et sous certaines conditions des camping-cars. Également les auto-écoles ou les moto-écoles peuvent délivrer le permis A (A1 & A2), il permet au conducteur, en fonction de son âge et de ses années de conduite, de pouvoir conduire des engins motorisés deux roues plus ou moins puissants. Pour finir, le passage du permis C donne l’autorisation à son possesseur de circuler avec un véhicule dit poids lourd (camion + remorque).

Une fois le ou les modèles de véhicule choisis et constituant la flotte pour votre auto-école, il convient de les financer. Selon vos capacités financières, certaines options seront à privilégier. Si vous comptez devenir propriétaire desdits véhicules, il faudra compter sur un investissement plus important sur l’instant présent. Vous devrez effectivement verser le prix d’achat total au concessionnaire. Un crédit pro va faciliter le paiement de ces véhicules en étalant le remboursement du capital emprunté sur 7 ans au maximum.

De plus, il faudra compter sur des frais supplémentaires à débourser : les entretiens, la réalisation des contrôles techniques, la mise aux normes des véhicules et la souscription des assurances auto sont obligatoires pour qu’ils puissent circuler sur la voie publique. Si le montant dépasse vos moyens financiers, il est possible de privilégier la location. Cela peut être une LOA, c’est-à-dire une location avec option d’achat, une LLD location longue durée ou encore un crédit-bail auto.

Le recrutement du personnel

À moins de se dédoubler, il est difficile pour la seule personne que représente le gérant de combler les différents postes à pouvoir. Habituellement, une auto-école se compose d’un poste de secrétariat, de moniteurs de conduite….

Pour permettre le fonctionnement de l’auto-école, le recrutement de personnel est à prévoir dans votre plan financier prévisionnel. En effet, employer des personnes qualifiées a un coût qui doit être compris dans le business plan.

Attention : des dépenses complémentaires peuvent apparaitre et alourdir la facture, en effet pour équiper le local, l’achat de bureautique sera nécessaire par exemple.

Comment financer la création d’une auto-école ?

Financement d’une école de conduite : le crédit professionnel

Le financement de votre projet est tout autant important que la réalisation de votre business plan. Généralement, l’ouverture d’une auto-école se chiffre entre 20 000 € à 100 000 €. Toutefois, différents paramètres peuvent modifier le montant nécessaire étant donné que chaque école de conduite possède des situations différentes (lieux des locaux, flotte de véhicules). Les écarts de coût peuvent être importants entre une auto-école souhaitant s’implanter en pleins Paris et entre une auto-école privilégiant une petite ville. En effet, un potentiel de clients plus faible va nécessiter l’achat de moins de véhicules et inversement.

Pour réaliser votre projet, vous pouvez vous rendre auprès de votre banque et contracter un prêt professionnel. Votre business plan sera étudié par votre conseiller bancaire, si celui-ci est jugé crédible et viable alors le financement par un emprunt bancaire est possible.

Toutefois, il est rare que la banque s’accorde pour couvrir 100 % de la valeur de votre projet. En effet, un apport est souvent demandé pour compléter l’offre de financement. Elle peut varier en fonction des garanties, mais les banques sont coutumières dans le fait de demander un apport de 30 % de la somme empruntée pour accepter de financer un crédit professionnel. Cela peut être moins si le financement concerne non pas la création d’une auto-école, mais la reprise d’une école de conduite existante.

Le délai de remboursement de votre emprunt sera fixé en fonction de votre projet dans son ensemble. Rentre en ligne de compte : le montant emprunté, le chiffre d’affaires potentiel, votre apport, votre capacité à rembourser.

À savoir : le remboursement de votre prêt professionnel ne peut excéder 15 ans si l’achat d’un local commercial est inclus ou 7 ans sans investissement immobilier.

Financer une auto-école avec les fonds propres

Également, vous pouvez financer votre projet avec vos fonds propres uniquement si vous avez la capacité de supporter l’effort financier. Cependant, ce choix doit être fait en toute connaissance de cause. C’est-à-dire que l’emprunteur doit être conscient que la liquidité requise est importante pour lancer son activité, mais aussi pour financer le besoin en fonds de roulement (BFR) de l’auto-école. Concrètement, il est probable que le gérant ait à payer des charges jusqu’à ce que des bénéfices viennent compenser ces dernières. Cette charge financière peut être représentée par le loyer du local, le salaire des employés, l’essence des véhicules ou l’emprunt à rembourser.

Si votre projet est un rachat d’une école de conduite déjà implantée, il est possible que votre BFR soit instantanément financé grâce à l’activité commerciale en fonctionnement. Au contraire, si vous comptez créer et ouvrir une nouvelle auto-école, alors il faudra compter sur vos fonds propres ou sur le financement bancaire pour financer votre BFR en attendant d’être rentable.

Pour éviter toute situation pouvant entrainer à la faillite de l’auto-école, il est conseillé de diversifier ses sources de financement afin de minimiser le risque financier.

Compléter le financement de son auto-école avec des aides et des prêts aidés

Le prêt d’honneur : le prêt d’honneur est un financement à taux zéro, littéralement aucun intérêt ne sera à rembourser. Pour prétendre à cette aide, il faut s’adresser à des associations publiques spécifiques (France initiative ou Réseau Entreprendre). Dans le premier cas, le montant alloué peut atteindre 3000 et 50 000 €, le second peut aller de 10 000 à 50 000 €.

Le micro-crédit : destiné principalement aux personnes souhaitant créer leur entreprise, l’argent prêté par ce financement est de maximum 10 000 € et la somme sera à rembourser dans les 4 années suivant l’emprunt.

Les aides : les aides peuvent constituer une alternative intéressante si vous constatez le besoin d’un financement supérieur ou une volonté de diversifier le capital apporté pour l’ouverture d’une l’auto-école. Vous pouvez solliciter vos proches et collecter la « Love Money ». Ce terme désigne l’argent emprunté auprès de la famille ou des amis. Ainsi il peut être investi pour augmenter le montant de votre apport si vous comptez souscrire un prêt professionnel. Parallèlement, vous pouvez lancer une campagne de crowdfunding et recueillir les dons. Grâce à l’investissement des donateurs, vous pouvez mobiliser ces fonds pour la création de votre école de conduite.

Il possible de solliciter la région ou la commune pour obtenir une subvention. En effet, une aide financière peut être accordée si votre projet vise à redynamiser l’activité et la vie des résidents grâce à son implantation. Renseignez-vous auprès de votre mairie ou de la Chambre du commerce de votre département pour plus d’informations.

Créer et ouvrir une auto-école : quelles conditions ?

La création d’une auto-école, ou le rachat d’une activité existante, peut se faire seulement si l’ensemble des conditions sont respectées. Pour pouvoir lancer votre activité, vous devez vérifier que vous validez les critères suivants.

Pour ouvrir une auto-école il faut :

  • être âgé de minimums 23 ans ;
  • être diplômé d’un bac +2 au minimum (BTS, IUT) ou avoir suivi une formation pour enseigner la conduite ;
  • posséder un casier n°2 vierge (pas de condamnation à la suite d’une infraction du code de la route) ;
  • être titulaire du permis B depuis 3 ans.

Il convient d’effectuer les formalités administratives si vous choisissez de créer une société pour l’ouverture de votre auto-école. Ainsi, vous devrez soumettre votre dossier de création d’entreprise au greffe du Tribunal de Commerce afin de voir votre entreprise disposer d’un matricule et d’un extrait de K-Bis. Les statuts devront également être rédigés.

Conseil : un expert-comptable ou un avocat peut être sollicité pour les différentes démarches, cela peut éviter de potentiels oublis et erreurs prolongeant par conséquent la durée de création de votre projet.

Pour finir, vous devez également obtenir un agrément préfectoral. Deux démarches peuvent être engagées en fonction de la géolocalisation de votre auto-école. Si votre établissement de conduite se situe à Paris ou dans les départements limitrophes (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne), vous devez prendre contact auprès de la Direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement. Si vous n’êtes pas concerné par les lieux précédemment cités, c’est à la direction départementale des territoires qu’il faut se référer.

À savoir : cet agrément doit être visible de tous dans les locaux de l’auto-école et être renouvelé tous les 5 ans.

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