Dans certains secteurs professionnels, le bon fonctionnement de l’activité nécessite l’achat de véhicules au nom de la société. Avant de prendre une décision, le gérant doit mûrement réfléchir quels financements privilégier. Achat ou location ? Emprunt ou au comptant ? Nos réponses.
Il serait inimaginable de voir une entreprise de transport ou de livraison pérenniser son activité en exerçant sans aucun véhicule. En effet, certaines activités professionnelles requièrent de disposer d’une flotte plus ou moins importante selon les besoins. Naturellement, il serait difficile pour un commercial de traverser le territoire sans moyen de déplacement. Pour pouvoir se rendre auprès de ses clients, une voiture de fonction est plus que nécessaire. Cependant, le véhicule de société couvre une réalité très vaste et diverse.
À titre d’exemple, le service de livraison de colis ou d’un restaurant (pizzéria, fast-food…) nécessite d’avoir un scooter ou une voiture afin de pouvoir servir rapidement ses clients. Ou encore, une société de déménagement a besoin d’utiliser un camion, pour permettre le transport des différents biens des personnes quittant leur habitation. Les engins bien plus volumineux et coûteux ne sont pas exemptés, bien au contraire. En effet, une entreprise de travaux publics couvre généralement une diversité d’activités qui nécessite plusieurs véhicules (grue, pelleteuse, camion-toupie).
Concrètement, il peut apparaitre vital pour une entreprise de financer sa flotte de véhicules afin d’exercer son activité. Soit pour développer son activité, soit pour renouveler sa flotte usée. Toutefois, il est autant important d’en faire l’acquisition que de choisir le financement adapté. Les besoins et les capacités financières peuvent varier d’une entreprise à une autre, d’un secteur à un autre. C’est pourquoi le dirigeant doit réfléchir quel est le financement le plus adapté à sa situation. Il existe plusieurs options : l’achat grâce à la trésorerie, la contraction d’un prêt pro ou encore souscrire une location.
Une entreprise n’est pas limitée par le nombre de financement possible. Or, cela n’est pas synonyme que tous sont adaptés à la situation actuelle de la société. Il est recommandé d’identifier celui qui répond le plus aux attentes financières et pratiques, afin d’opter pour l’opération la plus avantageuse.
Il existe principalement quatre méthodes pour financer l’acquisition d’un véhicule :
Une entreprise peut procéder au paiement comptant du véhicule souhaité grâce à sa trésorerie. En effet, si la société possède les capacités financières nécessaires, elle peut acheter directement sa flotte de véhicules d’entreprise.
En liquidant ses fonds propres, le gérant peut faire l’acquisition rapide d’un véhicule ciblé et en devenir le propriétaire. Ainsi, il est libre sur l’usage du véhicule, de son utilisation et de sa revente. En utilisant sa trésorerie, l’entreprise évite de s’endetter et par la même occasion de payer des intérêts ou encore un loyer de location pour un véhicule de société. En préservant sa capacité d’emprunt, le gérant peut contracter ultérieurement un prêt bancaire pour subvenir à un autre besoin.
À savoir : Une entreprise peut se rendre auprès de sa banque et faire une demande de crédit professionnel. Cependant la finalisation du dossier et l’octroi des fonds se fait sous réserve d’acceptation de la banque. Pour cela, elle procédera à l’analyse approfondie de la société, c’est-à-dire : chiffre d’affaires, business-plan, secteur d’activité, apport….
En revanche, l’entreprise s’expose à des risques en cas d’utilisation de sa trésorerie pour l’achat d’un moyen de transport. Une trésorerie affaiblie pourrait mettre en difficulté la société si cette dernière venait à devoir s’acquitter de dépenses soudaines ou d’une baisse de son chiffre d’affaires. En plus de déstabiliser l’entreprise, cette situation peut être bloquante si elle souhaite faire d’autres achats comme du matériel, un recrutement….
Pour remédier à une trésorerie insuffisante, un nouvel associé peut faire un apport en nature pour permettre le financement d’un véhicule d’entreprise via des capitaux propres.
Aux vues des risques auxquels s’expose la société, l’utilisation de la trésorerie doit se faire intelligemment et est à éviter pour les entreprises possédant une trésorerie modeste.
Les professionnels peuvent se rendre auprès de leurs banques et souscrire un crédit auto. Ce financement doit être uniquement dédié à l’achat d’un véhicule pour l’entreprise. Sous réserve d’acceptation de l’organisme prêteur, une société peut emprunter jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros pour faire l’acquisition d’un véhicule neuf ou d’occasion.
Dès lors qu’un accord est trouvé entre la banque et l’entreprise, les deux parties signent le contrat reprenant le montant de l’investissement mais également la durée de remboursement, le taux d’intérêt, un apport ou encore les garanties si besoin. Comme tout prêt bancaire classique, l’entreprise sera prélevée pour le remboursement du capital emprunté pour l’acquisition d’un véhicule professionnel.
L’avantage est que ce financement est étalé en fonction de la durée du contrat choisie, ce qui permet d’avoir un impact très mineur sur la trésorerie de la société. Naturellement, l’entreprise voit sa capacité d’emprunt diminuer étant donné son nouvel endettement. Une fois les clefs en possession de l’entreprise, elle est la nouvelle propriétaire du véhicule. Ainsi, la société est libre de revendre quand elle le souhaite ledit véhicule.
À savoir : si une plus-value est générée, elle sera soumise à des cotisations sociales.
Si l’achat d’un véhicule n’est pas rentable pour l’entreprise ou bien qu’elle ne dispose pas des capacités financières, elle peut alors le louer grâce à un crédit-bail professionnel. Généralement, la banque prend le rôle du bailleur qui financera l’acquisition du véhicule puis le louera au gérant. Alors ce dernier devra s’acquitter d’un loyer fixé lors de la rédaction du contrat de location. Une fois arrivée à son terme, l’entreprise peut lever la clause d’achat et finaliser l’acquisition du véhicule à un moindre coût. Toutefois, il n’existe aucune obligation à l’achat.
À la différence des autres financements, le crédit-bail professionnel ne permet pas à l’entreprise de devenir le propriétaire du véhicule loué. Le nom indiqué sur la carte grise sera celui du bailleur. Également, lorsqu’un crédit-bail auto est signé, l’entreprise est responsable de l’état du véhicule. Dans le cas où celui-ci a été abimé lors de sa période d’utilisation, des pénalités peuvent être infligées au loueur. Elle doit également respecter un seuil kilométrique annuel qui est inscrit dans le bail.
Etant donné que ce financement repose sur une location, l’entreprise est à même de conserver sa capacité d’emprunt ainsi que sa trésorerie
À savoir : un dépôt de garantie peut être demandé par le bailleur lors de la signature du contrat de bail. Généralement, cette somme d’argent est égale à environ 15 % de la valeur résiduelle du véhicule. Un apport n’est toutefois pas systématique pour louer un véhicule pro, ce qui est un atout pour préserver la trésorerie de la société.
Si l’achat d’un véhicule semble peu nécessaire ou pas désigné comme l’objectif premier de l’entreprise, cette dernière peut recourir à une location longue durée ou LLD. La situation financière de la société sera que très légèrement impactée, étant donné que le coût de la location est étalé sur une longue période. Ainsi, en évitant de contracter un crédit bancaire auprès d’un organisme prêteur, l’entreprise a la possibilité de conserver une certaine capacité d’emprunt. La location reste une charge que doit s’acquitter l’entreprise et qui rentre dans le calcul du taux d’endettement de la société.
Toutefois, si une société opte pour la location de leur véhicule sur une longue durée, elle devra faire face à plusieurs conséquences. Tout d’abord, étant donné l’existence du contrat de location, l’entreprise ne possède aucun droit de propriété sur ce bien, concrètement le gérant n’est pas propriétaire dudit véhicule. Logiquement après l’expiration du délai accordé au professionnel pour louer l’engin, celui-ci doit être restitué et en bon état. L’acquisition définitive du véhicule sera impossible et une limite kilométrique peut être imposée.
Louer un véhicule de société au lieu de l’acheter présente également des avantages. D’une part, il peut être intéressant financièrement d’opter pour cette option en privilégiant une offre globale et simple à gérer (assurance, entretien, réparation), la possibilité de changer facilement de véhicule pour un plus récent et pour finir, payer un loyer au prorata de l’utilisation de ce dernier (nombre de Km, type d’usage). D’autre part, à la différence d’un achat classique, le dirigeant n’a pas à se préoccuper du sort du véhicule comme de sa revente.
En faisant l’acquisition d’aucun véhicule, certaines entreprises se retrouvent dans l’incapacité d’exercer leur activité. Il est dur d’imaginer une entreprise de BTP réaliser des gros travaux sans pelleteuse ou encore un agriculteur cultiver ses champs sans tracteurs, moissonneuse-batteuse…
Si l’acquisition de ces véhicules est primordiale pour la survie de l’entreprise, les sommes engagées sont importantes. En effet, l’investissement requit pour l’acquisition de ces engins peut impacter à court-moyen terme l’entreprise. Toutefois, une opération financière réalisée en dépit de la situation de la société peut compromettre sur un plus long terme les finances et la pérennité de cette dernière.
C’est pourquoi avant tout investissement, le dirigeant doit se poser ces questions : quelle sera l’utilisation du véhicule, sur quelle période, quelles sont les finances actuelles de l’entreprise et est-il préférable de louer ou d’acheter ? L’analyse des besoins et des capacités de l’entreprise doit être au cœur du financement afin de s’assurer que l’opération financière choisie soit la plus adaptée à la situation.
Afin de ne pas vous tromper dans le choix de financement de votre flotte de véhicule, vous pouvez solliciter un conseiller bancaire ou un courtier pour vous accompagner et trouver l’offre adaptée à vos besoins et capacités.
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