Le développement à l’international d’une société peut marquer un tournant dans son histoire. Toutefois, avant de se féliciter d’un succès à l’étranger, plusieurs étapes s’imposent : prospection, élaboration d’un business plan et budgétisation. La dernière clef de voûte de l’exportation de votre activité est le financement de votre projet international. Nous faisons le point.

Développement d’une entreprise à l’international : quels financements ?

Si vous entreprenez de développer votre activité dans un autre pays pour toucher un nouveau ou un plus grand marché, cette quête vous demandera patience et sérieux. En effet, bon nombre de raisons peuvent pousser une entreprise à souhaiter voir son activité s’étendre à l’international.

Les moyens pour y parvenir ne manquent pas non plus : acquisition d’une entreprise locale, exportation, délocalisation, création d’une filiale ou encore partenariat. Néanmoins, pour que le jeu en vaille la chandelle, une préparation minutieuse sera votre porte d’entrée pour toucher de nouveaux clients et assurer votre future réussite commerciale.

Par ailleurs, une fois votre prospection et votre business plan en main, soit d’une durée moyenne de 12 à 18 mois, il vous reste à vous pencher sur le financement de votre projet. Selon la situation, votre objectif et votre capacité financière, plusieurs options s’offrent à vous. Vous pouvez avoir recours d’une part à un crédit professionnel classique, à l’auto-financement avec l’utilisation de fonds propres, mais aussi il est possible d’être aidé par des organismes proposant des offres spécifiques à un développement à l’international.

Quelles sont les solutions de financement pour un développement de sa société à l’étranger ?

Une fois que vous avez budgétisé les besoins indispensables à votre développement dans un autre pays, le passage par un montage financier, quel que soit sa nature, est inévitable.

Une internationalisation par les fonds propres

Le premier est de faire appel aux fonds propres de la société. En effet, si celle-ci dispose de ressources financières mobilisables, le financement par cette solution peut être envisagé. Attention à ne pas abuser de la trésorerie disponible et de mettre en péril la pérennité économique de l’entreprise. Il n’est pas forcément conseillé de baser uniquement son investissement sur les fonds propres, surtout si elle est en capacité de s’endetter.

En cas de baisse des performances, un niveau de capitaux propres relativement faible pourrait exposer la société à certains risques de défaut de paiement, voire de faillite. Si une minimisation des coûts ou une mauvaise budgétisation est constatée, les conséquences ne seraient sûrement pas anodines.

Conseil : un développement à l’international n’est pas un pari sur l’avenir sans effet, le coût nécessaire pour une telle manœuvre représente plusieurs centaines voire millions d’euros. C’est pourquoi, il est préférable de diversifier ses sources de financement.

Financer un plan de développement à l’international grâce à un prêt professionnel

Vous pouvez consulter votre banquier et convenir d’un prêt bancaire classique pour développer votre entreprise à l’étranger. Avec la présence d’un apport à hauteur de 30 % de la valeur du projet, la banque peut accepter de couvrir le reste. L’acceptation de votre demande de crédit professionnel se fera uniquement si vous correspondez aux critères de sélection et obtenez leur accord.

Si votre situation ne concorde pas avec les conditions d’emprunt de votre banque, celle-ci peut demander que des garanties soient intégrées afin de couvrir le risque financier. Vous pouvez néanmoins faire le tour des organismes de crédits pour les convaincre sur la future réussite de votre projet.

S’exporter avec un prêt de croissance à l’international

Ce prêt aidé est proposé par Bpifrance, il repose sur un financement joint entre la banque prêteuse et lui-même dans le but de soutenir le développement à l’international de la société. Concrètement, Bpifrance apporte une partie des fonds et la banque traditionnelle l’autre partie. Généralement, cette aide est équivalente à 50 % de la valeur du projet. Ce qui facilite grandement les négociations avec la banque pour les 50 % restants. Ce contrat particulier est basé sur un remboursement d’au moins 5 ans et comprend une enveloppe de 10 millions d’euros maximum. Seul inconvénient, c’est que le prêt de croissance à l’international n’offre aucune garantie en cas d’échec d’une implantation à l’étranger.

Solliciter une assurance prospection pour intégrer un nouveau marché

Bpifrance propose une assurance de prospection qui permet couverture jusqu’à 65 % des dépenses liées à la prospection d’un nouveau marché dans un autre pays. Cela peut comprendre les frais de déplacement, de salons et de voyages. Sur le même principe qu’une assurance classique, l’assurance prospection couvre le risque d’un échec commercial. Dans ce cas-là, uniquement 35% des frais totaux engendrés seront à rembourser. Si l’entreprise connaît un succès commercial concluant sur le développement de son activité et de son chiffre d’affaires, alors elle sera chargée de rembourser les sommes avancées à partir de la 4ème ou 5ème année après sa réussite.

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Quelles sont les aides facilitant le développement d’une entreprise dans un autre pays ?

Sur le chemin du développement de votre entreprise à l’étranger, des aides peuvent venir soutenir et faciliter le financement de votre futur projet.

Le prêt de développement export

Principalement destinées aux PME qui souhaitent se développer à l’international, ce dispositif est réglementé que ce soit sur son utilisation ou son obtention. Une enveloppe de 30 000 à 3 000 000 € est mise à la disposition des entreprises et son remboursement s’effectue sur les 7 années qui suivent sa souscription. Néanmoins, cette somme est fixée en fonction des fonds propres de l’entreprise qui en fait la demande et doit être assortie d’un financement extérieur si l’aide dépasse les 150 000 €.

L’investissement doit uniquement se limiter aux dépenses matérielles, immatériels et à l’augmentation du BFR (besoin en fonds de roulement). Les PME pouvant avoir recours à cette aide doivent respecter certains critères :

  • employer moins de 250 salariés ;
  • réaliser un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros ;
  • une entreprise ayant son capital détenu à plus de 25% par une autre entreprise ne respectant pas les critères précédents est non éligible à l’aide.

À savoir : aucune garantie supplémentaire ou caution n’est à joindre pour compléter cette démarche.

Le crédit d’impôt export

Toute PME engageant des dépenses dans le cadre de son développement à l’international, pour la prospection d’un nouveau marché, peut faire une demande pour obtenir un crédit d’impôt export. Les critères de sélection restent les mêmes que ceux du prêt de développement export, auquel s’ajoutent :

  • le recrutement obligatoire d’un VIE ou d’une personne supplémentaire missionnée pour le développement des exportations de l’entreprise ;
  • réaliser des dépenses pour permettre l’envoi des produits, services… etc à l’étranger ;
  • posséder un régime réel d’imposition.

Le crédit d’impôt export couvre 50 % des dépenses « éligibles » réalisées pour la prospection à l’étranger, sans pouvoir dépasser le plafond de 40 000 €.

Sont reconnus comme dépenses éligibles à cette aide financière :

  • le paiement pour un VIE ;
  • les honoraires pour avoir engagé une société d’accompagnement à l’international pour être conseillé ;
  • les charges liées à la récolte d’informations pour l’ouverture d’un nouveau marché ;
  • le coût des différentes participations d’évènements publics (foire, salon) ;
  • les frais de communication/marketing pour diffuser la marque de l’entreprise ;
  • les dépenses relatives aux déplacements ainsi que l’hébergement dans le cadre de la prospection internationale.

Volontariat international en entreprise ou VIE

Le volontariat international en entreprise permet l’envoi en mission d’un Français âgé entre 18 et 28 ans à l’étranger. Ce dernier sera rémunéré chaque mois en fonction de la destination, la rémunération varie en 1 400 et 5 000 €. Ce dispositif possède plusieurs avantages : d’un côté le développement de l’activité dans un autre pays, mais aussi permettre la qualification et la formation d’un collaborateur français.

À savoir : Généralement, le VIE sert de levier à l’embauche, car un contrat peut être proposé à la fin de la mission.

Également, l’entreprise effectuant le recrutement d’un VIE est éligible à d’autres aides telles que le financement externe par Bpifrance ou encore elle est exonérée de l’ensemble des charges sociales. 

Les subventions locales

Selon l’implantation au sein de l’hexagone, des aides peuvent être proposées pour permettre la création ou le développement d’une activité, d’une filière, etc…

À titre d’exemple, la région Ile-de-France accompagne différentes sociétés à travers leurs deux dispositifs TP’up Relance et PM’up Relance. L’objectif affiché est d’encourager et d’initier les entreprises à taille humaine dans leur stratégie de croissance, mais également de participer à la création de nouveaux emplois.

Sont éligibles à l’aide TP’up Relance, les TPE employant maximum 10 personnes et ne dépassant pas les 2 millions de chiffre d’affaires. Ainsi, grâce à une contribution financière pouvant monter jusqu’à 55 000 € par an, les entreprises bénéficiaires peuvent entreprendre leur stratégie de développement d’implantation à l’étranger.

Quant à Pm’up Relance, seuls les PME et ETI de moins de 5 000 salariés sont concernées par ce dispositif. Il est également nécessaire de réaliser un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros par an. La subvention peut atteindre 250 000 € pour réaliser l’ensemble des projets d’expansion à l’international.

Attention : Les critères de sélection peuvent être restrictifs car la subvention priorise essentiellement les entreprises stratégiques menacées, celles qui souhaitent relancer une activité économique et naturellement sauvegarder les emplois liés.

Comment réussir le financement du développement de sa société à l’étranger ?

Si le développement de votre projet entrepreneurial à l‘étranger à tout d’un eldorado, certaines précautions semblent nécessaires afin d’éviter un échec commercial pour votre entreprise.

Tout d’abord, la réalisation d’un constat sur la situation globale de votre société peut vous apporter des indications sur les prochaines démarches à suivre. En effet, peut-être qu’un plan à l’international se prête peu à l’état actuel de l’entreprise voire pourrait déstabiliser financièrement cette dernière.

La création d’une présence sur un nouveau marché est quelque chose qui doit être réfléchie consciencieusement et intelligemment. Cette démarche va prendre plusieurs mois à voir le jour, il est estimé qu’il faut environ entre 12 à 18 mois pour préparer convenablement son projet international.

De nombreuses étapes sont essentielles lors de votre processus d’internationalisation. Vous allez devoir réaliser une prospection, elle se doit d’être la plus fiable et réaliste possible, car elle sera le fondement de votre future activité à l’étranger. Toute approximation ou information erronée pourrait mener à un échec commercial. C’est pour cela que la prise de contact avec des commerciaux locaux est conseillée, car ils seront vos repères concernant vos futures contraintes (traduction, homologation, droit…).

Lié à la prospection, il faut pouvoir établir un budget précis. L’ensemble des coûts doit figurer et être pris en compte dans votre plan de développement. La budgétisation passera par une évaluation des charges nécessaires à la création de votre activité à l’étranger, mais aussi par les frais potentiels pouvant se greffer à votre budget (frais de change, droit de douane, formation des personnes, etc..)

Si ces étapes préliminaires sont cruciales, c’est parce qu’elles vont conditionner la suite de votre développement à l’international : le financement de votre projet.

Si vous souhaitez prétendre à un financement bancaire pour le développement de votre entreprise dans un autre pays, l’élaboration du business plan doit se faire minutieusement. Votre banquier doit pouvoir apprécier le besoin de financement, mais également le réalisme et la viabilité de votre projet. Rien n’est plus convaincant qu’une démarche qui a été menée soigneusement, prenant en compte l’ensemble des aspects liés à un développement à l’international comme les possibles contraintes.

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