Que ce soit pour ouvrir ou racheter un bar-tabac ou gérer un simple bureau de tabac, un prêt professionnel sera souvent requis pour payer les différents postes de dépenses permettant de concrétiser votre projet. Découvrez les étapes pour ouvrir votre commerce, les modalités de financement proposées par les banques ainsi que les aides accordées par les organismes publics.

Tout ce qu’il faut savoir pour ouvrir un bar-tabac ou un bureau de tabac

Se lancer dans la vente de tabac et d’alcool ne fait pas en un claquement de doigts. La profession est très réglementée en France, ce qui veut dire que le gérant doit respecter un certain nombre de prérequis pour exploiter en toute légalité son activité.

Une formation obligatoire pour ouvrir un débit de tabac

Pour ouvrir un bureau de tabac ou un espace dédié à la vente de cigarettes dans son bar, le futur propriétaire doit informer la direction des douanes de sa région de son projet et de son emplacement. Une fois que l’autorisation ait été reçue, le buraliste doit au préalable suivre une formation professionnelle initiale qui est obligatoire.

D’une durée de 3 à 4 jours, son coût est estimé à environ 800 €. Elle doit être effectuée dans un centre de formation agréé par l’État. Un contrat de gérance, d’une durée de 3 ans, doit ensuite être signé avec l’État. A son terme, il peut être renouvelé sous condition d’avoir suivi une nouvelle session de formation 6 mois avant la fin du contrat.

Vendre de l’alcool est autorisé après une formation et l’acquisition d’une licence IV

L’ouverture d’un débit de boissons est conditionnée au respect des normes d’hygiène, de sécurité et de promotion marketing. Le gérant doit aussi acquérir un permis d’exploitation en réalisant une formation relative à la vente de boissons alcoolisées. Une fois cette formation complétée, la licence IV, qui est obligatoire pour tenir un commerce où de l’alcool est consommé sur place, peut être délivrée. Son coût est évalué entre 8 000 et 25 000 €, selon le lieu où sera situé le bar, et sa durée de validité est de 10 ans.

À savoir que l’ouverture d’un bar-tabac n’est pas permise dans les endroits qualifiés de « zone de protection ». Il est par exemple formellement interdit d’exploiter son commerce proche d’un établissement de santé, d’un stade sportif ou d’une entreprise de plus de 1 000 salariés.

Les différents statuts juridiques d’un bar-tabac

Le gérant doit aussi choisir le statut juridique de son commerce. Il a le choix entre 2 types d’organisations :

  • Si la gestion du bar-tabac est gérée par 2 associés au minimum, qui peuvent être des personnes physiques ou morales, le statut sera une Société en nom collectif (SNC).
  • Si le gérant est le seul exploitant du fonds de commerce, les statuts juridiques peuvent être les suivants : micro-entrepreneur, Entreprise individuelle (EI) ou Entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL).

Comment vendre du paris sportif et des jeux à gratter avec l’agréement de la FDJ ?

Pour compléter son offre et diversifier son activité commerciale, un gérant de bar-tabac peut se faire fournir des tickets à gratter après avoir déposé un dossier auprès de la Française des jeux. S’en suivra, en cas d’acception de l’organisme, une formation de 2 jours qui validera l’aptitude à vendre ce service.

6 mois après la vente autorisée de tickets de grattage, il sera ensuite possible de demander l’agréement «Jeux de tirage et pronostics sportifs » afin de commercialiser dans votre point de vente les jeux de loterie et l’enregistrement de paris portant sur des sports. La demande est toujours à effectuer auprès de la FDJ.

Ouvrir un nouveau bar-tabac à l’aide d’un prêt professionnel

Le capital que vous allez emprunter pour financer l’ouverture de votre bar-tabac devra être remboursé sur une durée maximale de 7 ans. Dans le cas où le montant de l’achat d’un local doit être ajouté, la durée ne pourra pas excéder 15 ans. Mais avant d’obtenir les fonds, des étapes préparatoires sont à respecter.

Bien préparer votre dossier et le business plan afin d’obtenir un accord de la banque

Le business plan, que vous devez rédiger en amont de votre demande de financement, doit contenir toutes les informations relatives à l’ouverture de votre propre café (investissement total estimé, achat des licences, obtention des agréements, CA prévisionnel, stratégie de développement…).

Ce document doit aussi démontrer votre motivation et votre capacité à générer du chiffre d’affaires en prévision de votre stratégie de croissance. Pour cela, il sera bienvenue de diversifier vos activités dans votre futur bar-tabac. L’objectif sera de pérenniser votre activité en diluant les risques d’une dépendance vis-à-vis d’une seule activité, comme la vente d’alcool ou de tabac, et de générer davantage de revenus.

Il est donc important pour la banque que votre business plan prévoit cette diversification (loterie, jeux de hasard, presse, confiserie, espace de loisirs et de jeux, vente de cigarettes électroniques…), dans la mesure du possible, pour améliorer vos chances d’obtenir un accord de financement.

Un apport est nécessaire pour financer l’ouverture d’un bar-tabac

Sachant que le secteur est difficile, la banque va exiger que vous réalisiez un apport pour diminuer son exposition aux risques en débloquant un capital plus faible. Ici, le pourcentage de l’apport sera de 30 %, ou plus, du montant total pour ouvrir le bar-tabac.

Pour le constituer, vos fonds personnels devront être mobilisés. Si vous manquez de liquidités, renseignez-vous sur votre éligibilité à des aides et à des subventions financières qui pourraient alimenter votre apport. Recourez également à des modes de financement alternatifs comme le prêt ou le don familial voire en faisant appel à des associés ou à du crowdfunding.

Anticiper le financement de tous les besoins matériels, le stock et les dépenses pour lancer l’activité

Si vous avez pour projet d’ouvrir un nouveau café, la banque avec laquelle vous allez le financer va présenter des conditions de financement très strictes. En effet, les secteurs des débits de boissons et celui de la vente de tabac sont perturbés depuis quelques années. Les risques de vous retrouver en difficulté après le lancement de votre exploitation ne sont, par conséquent, pas négligeables.

De plus, le montant à investir pour créer son bar-tabac est souvent plus élevé qu’une reprise. Vous allez devoir acheter tout le matériel essentiel à la profession (tables, chaises, présentoirs, bar…), votre stock nécessaire au lancement de l’activité (cigarettes, fûts de bière, alcools divers et autres marchandises), possiblement un local commercial, payer toutes les licences autorisant l’exploitation des activités de bar-tabac-loterie (licences III et IV), régler le possible recours à une franchise et enfin financer votre BFR le temps que vous fidélisiez votre clientèle.

Comment financer le coût de reprise du fonds de commerce d’un café-tabac ?

La clé du succès pour que la banque soutienne votre projet de reprise d’un bar-tabac, c’est aussi de développer un business plan solide. Montrez-vous convaincant sur votre capacité à maintenir l’activité commerciale du café et, à terme, à l’accroître pour vous mettre à l’abri dans le but d’assurer le remboursement du prêt professionnel.

Avant de procéder à la demande de financement, il est néanmoins indispensable que vous ayez estimé le prix du fonds de commerce à racheter. La banque va effectivement vouloir une estimation précise avant de décider de financer votre projet. Ce prix de vente sera superposé avec les performances réalisées par le gérant par le passé et vos résultats prévisionnels que vous comptez accomplir. En se basant sur l’existant et sur vos projections, la banque effectuera un comparatif de ces chiffres pour décider si vos objectifs sont réalisables.

Comment calculer le prix de reprise d’un bar-tabac ?

Pour calculer le coût du fonds de commerce d’un bar-tabac, vous devez demander au gérant de vous fournir son chiffre d’affaires pour chacune de ses activités (boisson, tabac, presse, loterie, grattages…). Les chiffres des activités doivent être dissociés dans le but de connaître la rentabilité de chacune d’entre elles. Bien évidemment, la qualité et vétusté du matériel du café, le local (si le gérant est propriétaire des murs), son stock, sa trésorerie et surtout la densité de sa clientèle sont tous des facteurs à prendre en considération.

La localisation et la concurrence ont également une incidence. Une ville avec une population très dense aura forcément un impact sur l’estimation de la valeur du fonds de commerce, tout comme une petite commune de campagne. Étant donné que le potentiel de clients est souvent plus élevé en milieu urbain, le prix d’une reprise d’un bar-tabac est souvent compris entre 140 et 180 % du chiffre d’affaires moyen sur les 3 dernières années. À la campagne, la tranche est inférieur et est plutôt située entre 90 et 120 %.

L’apport lors du rachat d’un bar-tabac est moins important que pour une création

A l’instar de l’ouverture d’un nouveau bar, le versement d’un apport dans l’opération est obligatoire pour financer à crédit la reprise d’un fonds de commerce. Les banques sont toutefois plus flexibles, car le pourcentage nécessaire est compris en 10 et 30 %. Le taux d’apport est calculé en fonction de la qualité de chaque demande de financement.

Si le pourcentage de l’apport est généralement plus faible, c’est que la reprise d’une activité commerciale est très souvent moins risquée que la création d’une nouvelle. En l’occurrence, vous allez avoir à disposition une clientèle déjà régulière et fidèle. Vous serez donc en capacité d’encaisser bien plus rapidement des revenus, au contraire d’une création, d’honorer vos factures et le remboursement de votre mensualité de crédit. Le risque de faire un défaut de paiement est donc moins présent pour le rachat d’un bar-tabac en activité.

Les autres aides pour financer le montant d’une reprise ou d’une création d’un bar-tabac

Un certain nombre de dispositifs sont disponibles pour accompagner et faciliter le financement de projet d’entreprise. Ces aides s’appliquent également aux entrepreneurs qui envisager d’ouvrir ou de reprendre un bar-tabac, en voici quelques exemples :

  • la garantie de création de Bpifrance qui permet de garantir entre 50 et 60 % le capital d’un prêt bancaire professionnel ;
  • les aides à la création d’entreprise versées par Pôle emploi pour les personnes au chômage ;
  • le prêts d’honneur pour emprunter un capital à taux zéro auprès d’un organisme dédié (Réseau Entreprendre, Réseau Initiative France, réseau France Active…) ;
  • les subventions qui peuvent être versées par la région ou la commune ;
  • les dispositifs d’aide appelés NACRE, ARCE, ACRE ou CAPE.

En complément de ces aides, d’un apport et d’un prêt professionnel octroyé par une banque, il est possible de diversifier encore davantage les moyens de financement. En effet, un entrepreneur qui souhaite racheter ou ouvrir un bar-tabac peut emprunter jusqu’à 10 000 € avec micro-crédit ou proposer son projet sur une plateforme de financement participatif.

Racheter un bar-tabac est plus facile à financer que d’en créer un nouveau

Il est plus difficile de financer l’ouverture d’un nouveau café-tabac qu’une reprise d’une enseigne déjà ouverte. Il y a plusieurs raisons à cela :

  • les établissements bancaires ont des critères de financement plus pointus dès qu’il s’agit d’une création d’entreprise ;
  • les concurrents positionnés sur ce secteur sont souvent nombreux, gagner des parts de marché en ouvrant un nouveau commerce n’est donc pas chose aisée ;
  • le secteur souffre d’une sensibilisation accrue contre les effets dangereux du tabac et des boissons alcoolisées sur la santé, mais aussi d’une taxation agressive par les pouvoirs publics visant à réduire leur consommation.

Ouvrir son bar-tabac n’est par conséquent pas sans risque. Entre une réglementation très stricte, un secteur déjà très concurrentiel et un investissement élevé pour lancer son activité, la reprise d’une activité qui est déjà rentable peut être plus prudente.

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