Découvrez comment vous devez procéder pour réussir à créer votre entreprise en ouvrant et en exploitant un salon de coiffure, mais aussi tous les critères pour espérer un accord de crédit professionnel de la part d'une banque.

Comment créer son entreprise de salon de coiffure ?

Pour tout entrepreneur, la création d'une activité professionnelle est un grand projet de vie qui nécessite de respecter plusieurs étapes. Pour réussir à mener à un bien l'ouverture d'un salon de coiffure, vous devez :

  • être titulaire d'un diplôme reconnu par l'État ;
  • rechercher une zone où sera implanté votre local ;
  • réaliser une étude de marché dans le but d'analyser l'intensité concurrentielle du secteur et votre potentiel commercial ;
  • construire un compte de résultats prévisionnel pour anticiper les performances de votre salon de coiffure (CA prévisionnel, EBE...) ;
  • choisir la forme juridique de votre activité ;
  • déterminer si vous souhaitez être indépendant ou rattaché à une franchise ;
  • vous faire accompagner par des organismes publics pour simplifier vos démarches ;
  • budgétiser le coût total pour ouvrir votre salon (local, fauteuils, sièges, salon d'attente, outils de coiffeur, recrutement du personnel, SACEM, BFR...) ;
  • trouver les solutions de financement adaptées au montant de votre projet (crédit professionnel, aides d'État, apport personnel, associés...) ;
  • immatriculer votre activité au répertoire des métiers si l'exploitation est réalisée uniquement en qualité d'artisan ou au registre du commerce et des sociétés dans le cas contraire.

Bon à savoir : en rachetant un fonds de commerce à un coiffeur déjà implanté, la reprise de son salon de coiffure peut être une alternative intéressante et moins coûteuse qu'une création complète.

Comment faire pour ouvrir un salon de coiffure sans diplôme ?

Toute personne est en droit d'être à l'origine de la création d'un salon de coiffure, même si elle n'est pas diplômée dans ce secteur de métier précis. En revanche, le gérant doit, dans ce cadre-là, embaucher au moins un employé qui est titulaire d'une qualification requise. Ce sera ce membre du personnel qui pourra réaliser les tâches obligatoires liées à la gestion d'un salon de coiffure.

Dans le détail, les diplômes qui autorisent l'exercice du métier de coiffeur sont :

  • le brevet professionnel de coiffure ;
  • le brevet de maîtrise de coiffure ;
  • ou de tout autre diplôme enregistré dans le répertoire national de certification professionnelle dont le domaine est relatif à la coiffure.

Bon à savoir : même si vous n'avez aucune qualification dans ce domaine, vous pouvez envisager de créer votre salon de coiffure si votre conjoint dispose d'un diplôme adapté. Mais celui-ci devra être déclaré avec un statut approprié en étant un conjoint-collaborateur ou un conjoint-salarié.

Que dit la réglementation au sujet de la gestion d'un salon de coiffure ?

Étant donné que votre enseigne va recevoir un flux de clients plus ou moins régulier, votre salon de coiffure doit se conformer à des exigences très strictes en matière de sécurité. Votre commerce doit prévoir un plan anti-incendie et être équipé de dispositifs d'alarme, de surveillance et de secours.

La réglementation met aussi un point d'honneur sur les obligations en matière d'hygiène. Votre salon devra donc être entretenu quotidiennement, tout comme vos outils de travail et les équipements pour couper les cheveux et réaliser vos prestations (paires de ciseaux, peignes, tondeuses, sabots, sèches cheveux, sièges, tabliers...). Toutes ces règles spécifiques liées à l'exercice de la profession de coiffeur peuvent vous être présentées par la Chambre du Commerce et de l'Industrie de votre département.

Vous devez également veiller à afficher le prix TTC de vos prestations de coiffure avec une pancarte bien lisible. L'affichage est à réaliser à l'intérieur, mais également à l'extérieur du local. Attention à ce que vos tarifs soient à jour. Enfin, si vous diffusez de la musique dans le salon durant vos heures travaillées, vous devrez veiller à demander l'autorisation préalable à la SACEM à qui vous réglerez une redevance annuelle.

Exploiter l'activité commerciale de son salon de coiffeur avec un statut juridique adapté

La forme juridique de votre activité est au choix de l'entrepreneur. C'est donc vous, en tant que dirigeant de votre futur salon, qui devez déterminer lequel sera le plus adapté parmi plusieurs propositions :

  • micro-entreprise (anciennement auto-entrepreneur) ;
  • entreprise individuelle ou Entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL) ;
  • Société à responsabilité limitée (SARL) ;
  • Société par actions simplifiée (SAS) ;
  • Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) ;
  • Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU).

Les questions à se poser quand vient le choix du statut juridique sont : quels sont les avantages et les inconvénients qui vont s'appliquer à mon activité et quels sont les statuts compatibles avec ma propre organisation. Il n'y a donc pas forcément de meilleur statut, chaque dirigeant peut adopter celui qui semble le plus approprié pour l'ouverture de son salon de coiffure. La Chambre du commerce et de l'Industrie ou un chargé bancaire professionnel peut vous aiguiller sur ce point.

Quel budget faut-il prévoir pour ouvrir un salon de coiffure pour homme et femme ?

Il est difficile de donner un budget exact à dégager pour sortir de terre un nouveau salon de coiffeur. En moyenne, ce type de projet est estimé à 30 000 €. Mais ce coût est extrêmement variable suivant tout un tas de paramètres.

Un petit coiffeur indépendant peut tout à fait s'en sortir avec 5 000 € pour ouvrir son salon par exemple, tandis que le montant peut tout à fait s'envoler à plus de 100 000 € pour les salons plus ambitieux. Tout dépendra du lieu où vous comptez ouvrir le salon de coiffure, l'adhésion ou non à une franchise et vos besoins en équipements et en ressources humaines. Si vous prenez la décision d'acheter un local pour devenir propriétaire des murs, le budget sera bien plus conséquent. Privilégiez d'ailleurs la location avec un bail commercial ou le crédit-bail si vos moyens financiers sont limités.

À savoir que votre projet d'ouverture d'un salon sera beaucoup plus coûteux si vous rejoignez une franchise commerciale. Pour profiter de la notoriété de la marque et de ses campagnes publicitaires, de ses produits, de ses services et de ses compétences organisationnelles, le versement d'un premier apport, souvent compris entre 10 000 et 50 000 €, est nécessaire. Les réseaux de franchisés réclament aussi des droits d'entrée dont le coût est supérieur à plusieurs milliers d'euros. Au total, l'investissement va dépendre du prestige de la franchise et des résultats prévisionnels qu'elle peut apporter à votre activité commerciale.

Créer son activité de coiffeur à domicile : un investissement plus faible

Un coiffeur ambulant qui se rend directement au domicile respectif de ses clients pourrait être un projet tout aussi envisageable. Il offre l'avantage de ne pas avoir à acquérir ou à louer un local commercial, de ne pas payer de factures d'énergie et de ne pas investir dans autant d'équipements.

La profession de coiffeur à domicile est donc moins coûteuse au niveau de l'investissement de départ à consentir. Attention tout de même, un coiffeur à domicile est très souvent en déplacement, ce qui veut dire qu'une voiture de fonction peut être requise pour transporter tout le matériel nécessaire pour ses prestations. Le coût de la forte consommation en carburant est aussi à anticiper dans ce cas présent.

Quelles sont les conditions de financement du prêt professionnel pour ouvrir un salon de coiffure ?

Comme tout entrepreneur en besoin de financement, un créateur de salon de coiffure doit souvent passer par la case du crédit bancaire réservé aux entreprises. Si vous comptez investir dans l'achat d'un local commercial, comptez une durée maximale de 15 ans pour rembourser votre prêt. Pour créer votre salon ou racheter un fonds de commerce sans aucun besoin immobilier, la durée ne pourra être supérieure à 7 ans. Plus vous allez allonger la durée, plus le montant de vos échéances diminuera, mais le coût de l'opération augmentera en conséquence.

Il va falloir démarcher des établissements bancaires et comparer les différentes conditions de remboursement qu'ils vont vous soumettre. Négociez-les pour que vous bénéficiez d'une offre de crédit pro avec un TAEG au plus bas, une échéance adaptée à vos finances mais aussi une durée du crédit qui répond à vos attentes. Cette comparaison peut être grandement simplifiée si vous faites intervenir un courtier en crédit pro dans l'opération.

Néanmoins, il ne suffit pas de taper à la porte de son banquier pour emprunter les fonds pour payer le coût de l'ouverture d'un salon. Il va d'abord falloir remplir des formalités nécessaires pour convaincre votre interlocuteur que vous êtes capable de créer une activité de coiffure rentable et prospère. Pour cela, un document doit être rédigé par vos soins : le business plan.

Présentez dans le business plan votre projet de création du salon de coiffure et budgétisez le montant de l'investissement

Le business plan représente votre feuille de route que vous allez fournir à la banque. Vous allez présenter votre projet d'ouverture d'un salon pour votre activité de coiffure et l'accompagner d'une étude de marché. Toute l'idée du business plan est de montrer que votre projet d'entreprise est financièrement solide et que la banque peut vous faire confiance en vous prêtant le capital nécessaire à sa réalisation. Et surtout, que votre activité commerciale sera suffisamment pérenne pour rembourser la créance jusqu'au terme du contrat d'amortissement.

Soyez le plus précis possible sur le montant total de votre investissement pour lancer votre salon. Votre calcul doit additionner tous les postes de dépenses : l'achat éventuel d'un local, le coût d'une franchise, les besoins en équipement, en matériel et en recrutement de personnel, le montant du besoin en fonds de roulement, etc...

Présentez également toutes les retombées financières attendues sur plusieurs années. Il va falloir montrer à la banque que votre salon de coiffure va générer suffisamment de chiffre d'affaires pour que l'activité soit rentable. En cas de reprise d'un salon, intégrez les comptes de résultats des années précédentes. Le banquier pourra comparer les performances du passé avec vos indicateurs prévisionnels. Soyez donc réaliste sur vos projections financières, dans le cas contraire l’interlocuteur pourrait émettre un avis défavorable quant à votre demande de prêt professionnel.

Un apport financier est nécessaire à l'obtention d'un crédit pro pour ouvrir un salon de coiffure

Au-delà du montant du crédit espéré, vous devez renseigner dans votre business plan quels sont vos autres moyens pour financer votre salon de coiffure. En effet, il est rare, voire impossible, qu'une banque vous accorde un emprunt sans déduire une partie du total de l'investissement avec un apport personnel.

Dans le cadre d'une création d'entreprise, l'apport doit représenter au minimum 30 % du coût pour lancer votre activité de coiffeur. Une part qui est plus faible pour la reprise d’un fonds de commerce d'un coiffeur, car elle est comprise entre 10 et 30 %. Mais ces pourcentages sont jugés à être différent d'après la qualité de votre projet d'entreprise.

En complément de cet apport, vous serez encouragé par l'expert bancaire à diversifier encore davantage votre plan de financement. Le business plan ne sera que meilleur si vous trouvez des organismes publics en mesure de vous accorder des aides pour créer votre activité. ACRE, NACRE, subventions locales, etc... il existe un grand nombre de dispositifs dédié aux entrepreneurs pour faciliter le financement de votre salon de coiffure. Plus vous allez bénéficier de ces mécanismes, plus le montant du capital que la banque devra débloquer sera faible. Vos conditions d'emprunt n'en seront alors que plus favorables.

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