L’ère technologique a grandement apporté à l’agriculture : productivité, contrôle et amélioration des conditions de travail. Un investissement important est requis pour acquérir ou renouveler ces équipements agricoles, est-il préférable de l’acheter avec un prêt professionnel ou de le louer ? Quelques éléments de réponse.

L’acquisition de matériel agricole, une obligation pour une exploitation agricole ?

L'équipement agricole permet un meilleur rendement

S'il y a bien un secteur qui a su tirer profit des avancées technologiques et techniques, c'est bien l'agriculture. En effet, au fil des années, le mélange des outils avec la mécanique et la technologie a fortement contribué aux changements des méthodes et pratiques pour cultiver un champ. Aujourd'hui, l'agriculture s'est automatisée avec l'intégration d'engins et de matériels agricoles toujours plus performants et automatisés. Cela n'est pas sans conséquence sur le métier d'agriculteur.

La première, est que le travail est devenu moins pénible physiquement que les décennies précédentes. L'époque où le champ devait être labouré à la binette est lointaine. Et d'un autre côté, la productivité et le rendement ont tous deux connu une croissance continue. Les avancées technologiques ont permis, grâce aux matériels agricoles dans sa globalité, à cultiver, semer, récolter, labourer et défricher bien plus vite. Cela a été l'une des réponses pour nourrir une population, toujours plus importante.

Réglementation : comment immatriculer son matériel agricole ?

La législation autour du code de la route connait des changements et le domaine agricole n'y échappe pas. En effet, tout engin circulant sur la voie publique doit faire l'objet d'un enregistrement et disposer d'une immatriculation. Dans un contexte où les parcelles se sont de plus en plus éloignées de l'exploitation et les engins sont de plus en plus volumineux, la loi exige qu'ils soient conformes pour qu'ils puissent circuler en toute légalité.

Ainsi les tracteurs, les machines automotrices comme une moissonneuse batteuse ou les véhicules agricoles remorqués avec un poids maximal autorisé supérieur à 1,5 tonne de type benne et porte-outils, doivent posséder une plaque recueillant l'ensemble des informations techniques. Sur celle-ci, doit figurer : le nom, la marque ou encore le symbole correspondant, le numéro d'ordre ainsi que les caractéristiques liées au poids.

Pour être aux normes et bénéficier d'une immatriculation, le processus nécessite de débourser une somme de 13,76 € par certificat.

À savoir : les engins, machines agricoles ainsi que les équipements attelables doivent être couverts par une assurance de responsabilité civile.

Achat de matériel agricole : neuf ou d’occasion ?

Etablir les besoins de son exploitation

Le métier d’agriculteur est sûrement l'un des plus beaux métiers, mais aussi l’un des plus durs. Grâce à son exploitation, il nourrit la population mais il reste difficile par sa faible rémunération, le temps de travail important ainsi que par une activité soumise aux aléas climatiques.

Selon les exploitations agricoles, les besoins en équipements peuvent varier. Les tâches à réaliser ne sont pas les mêmes pour une activité basée sur l’élevage ou sur la cultivation des terres. La première des choses est d’établir son besoin afin d’avoir une idée précise de l’équipement visé : productivité, conformité, marque, prix, confort, utilité, qualité et durée de vie.

Tous ces paramètres doivent être pris en compte afin d’opter pour la référence qui vous correspond le mieux. Une fois cette première étape achevée, il convient de se pencher sur l'acquisition de votre matériel agricole. Tout d'abord, il faut réfléchir sur le choix de son équipement et son état d’usage.

Comment choisir le modèle de son matériel agricole neuf ou d'occasion ?

La première solution est d'acheter votre machine neuve. En effet, bien qu'il ne soit pas l'option la plus accessible, le gérant d'une exploitation peut décider de faire l'acquisition d'un équipement intact pour plusieurs raisons. De facto, vous bénéficiez de la qualité maximale de l'engin agricole, de l'équipement ou du matériel de TP qui n'a pas encore été utilisé. Par la même occasion, du fait de sa non-utilisation, l'entretien devrait être quasi inexistant voire minime pendant un temps, ce qui réduit grandement la possibilité de frais supplémentaires.

En procédant à l'acquisition d'un matériel agricole neuf, vous êtes généralement toujours couvert par une garantie après-vente. Ainsi, en cas de problème, vous êtes en droit de renvoyer le bien en question pour qu'il soit remplacé, réparé ou d’obtenir son remboursement. Le principal inconvénient d'acheter neuf un tracteur agricole, par exemple, est son accessibilité. Le prix affiché est élevé, environ 350 000 € à 450 000 €, ou entre 200 000 € à 500 000 € pour une moissonneuse-batteuse neuve. Souvent, les vendeurs de matériels agricoles sont les professionnels du secteur tel que les marques constructeurs.

Si le prix est l'unique élément bloquant pour acheter de l'équipement neuf, l'agriculteur peut se porter sur l'achat de machine agricole d'occasion. En effet, le principal avantage d'opter pour un matériel qui a déjà été utilisé est qu'il coûte bien moins cher. Toutefois, son futur propriétaire doit prendre connaissance qu'un équipement d'occasion peut entrainer des frais complémentaires si l'entretien est nécessaire pour son utilisation. C'est pourquoi, avant tout achat il est préférable de vérifier l'état du bien en question pour éviter toute mauvaise surprise. L'achat de matériel agricole d'occasion peut se faire auprès de concessionnaires, de petites annonces postées par les autres agriculteurs et de coopératives.

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Financer le matériel par un emprunt bancaire ou par un leasing

Pour couvrir l'ensemble des activités diverses et variées qu'une exploitation agricole peut exiger, l'achat de matériel ou d'engin agricole, comme un tracteur, d'une ensileuse, d'une moissonneuse-batteuse, d'une benne, etc... est requis. La multiplication des besoins et le coût relativement élevé pour faire l'acquisition de ces différents équipements peuvent représenter une facture finale conséquente.

Qui plus est, en plus de la problématique financière, les situations au sein d'une exploitation peuvent être extrêmement variées. En effet, les moyens à disposition entre une très grosse exploitation entrepreneuriale et celle d'un agriculteur détenant une ferme familiale ne sont pas les mêmes. Dans un cas, l'achat d'un matériel neuf au comptant peut être possible, alors que dans un autre cas, un emprunt bancaire pour un engin d'occasion peut être préférable.

Généralement, les agriculteurs passent par le financement d'une banque pour acquérir le matériel agricole souhaité. Pour cela, ils vont contracter un prêt professionnel étant donné que l'investissement répond à un besoin dans le cadre de leur exploitation agricole. Le futur souscripteur doit néanmoins respecter un certain nombre de conditions s'il veut être certain de voir sa demande de prêt acceptée.

Comment obtenir un prêt professionnel pour financer son exploitation agricole ?

Comme tout emprunt bancaire, vous passerez par des étapes obligatoires pour l'obtention d'un financement, la première est l'étude de votre dossier. Cette première étape est cruciale car en fonction de votre projet et de la qualité de votre profil emprunteur, la banque décidera d'accorder, ou non, votre prêt professionnel. Dans cette optique, il faut convaincre votre prêteur que vous êtes un emprunteur de confiance, et pour cela, la constitution du dossier doit se faire sérieusement et mettre en valeur les points forts de votre situation.

Afin de se prononcer sur votre financement, la banque va procéder à l'analyse de différents paramètres financiers. Votre futur prêteur fondera son avis d'abord sur votre capacité d'autofinancement. Cela correspond à un ratio qui évalue les ressources engendrées par le cycle d'exploitation de votre entreprise. Après son calcul, le banquier est en mesure d'évaluer la rentabilité de votre activité en opposant lesdites ressources et les besoins de votre exploitation agricole.

Généralement, l'activité peut se trouver dans trois situations possibles. La première est lorsqu'elle est bénéficiaire et donc les ressources dépassent les besoins. La deuxième est que l'entreprise est déficitaire, elle est le contraire de la première hypothèse. Souvent, il faut injecter des liquidités pour remédier à la situation, soit à travers un apport de capital ou encore un emprunt bancaire. Logiquement, la dernière est quand l'exercice est à l'équilibre.

Une fois votre capacité d'autofinancement établie, la banque s'intéressera à votre capacité d'emprunt, votre taux d'endettement, votre besoin en fonds de roulement et votre chiffre d'affaires. Sans oublier, un élément qui conditionne fortement la suite des démarches et l'acceptation de votre demande de crédit professionnel, soit la présence d'un apport.

L'importance d'un apport lors d'une demande de prêt professionnel

Bien que le prêt bancaire, notamment professionnel, vous permette de financer un besoin dans le cadre de votre activité, en réalité la banque ne participe que très rarement sur l'entièreté de l'investissement. Le plus courant pour un financement d'ordre professionnel est que le capital emprunté couvre 70 % du montant de votre projet agricole, car le prêteur demandera quasi obligatoirement un apport de votre part.

Ainsi, pour compléter le montant octroyé par votre banque, vous allez devoir participer financièrement à hauteur de 30 % si vous souhaitez obtenir votre emprunt sereinement. Pour constituer cette somme, plusieurs options existent : piocher dans vos économies, engager l'argent lié à une vente ou encore demander une contribution financière auprès de vos proches.

Bien qu'il n'existe pas de règles officielles concernant le montant de ce dernier, il est préférable de pouvoir posséder un apport entre 20 % et 30 %, car cela démontre votre professionnalisme et votre capacité à épargner. Si votre exploitation agricole détient des fonds importants, il est possible de recourir à l’achat au comptant. Toutefois, le prêt bancaire peut s’avérer une alternative intéressante si vous souhaitez conserver votre trésorerie. Également, un apport trop faible pourrait discréditer votre projet et entraver l’accès à un emprunt.

Pourquoi louer son matériel agricole peut être plus avantageux ?

L'activité d'une exploitation agricole est exposée à divers phénomènes météorologiques aléatoires (gel, grêle, sècheresse), qui peuvent influencer les rendements des parcelles et rendre l'exercice extrêmement difficile. En parallèle de ce constat, il existe une nécessité de renouveler son matériel agricole fréquemment pour bénéficier des avancées technologiques (ex : guidage par satellite pour les tracteurs équipés d'un GPS) ainsi qu'une législation en constante évolution avec de nouvelles normes. La prise en compte de l'ensemble de ces paramètres peut rapidement rendre complexe le financement de ces machines agricoles via un emprunt bancaire.

En effet, cette opération peut ne pas être la plus avantageuse dans certaines situations. Par exemple, une exploitation agricole possédant peu de fonds et optant pour l'emprunt bancaire peut déstabiliser ses finances ou bien se voir refuser l'accès à un crédit.

Également, certains équipements ne sont utilisés qu'une partie de l'année, lorsque le moment est propice. Une moissonneuse-batteuse est uniquement utilisée pour faucher les différentes cultures comme le blé ou le maïs. En dehors de cette période, l'engin reste au sein de l'exploitation agricole sans être utilisé. Cet investissement peut donc perdre de son intérêt si la comparaison entre les montants engagés et le temps d'utilisation n'est pas favorable au professionnel. Pour répondre à ce genre de problématique, d'autres solutions financières peuvent être envisagées.

Equipements et engins agricole : location avec ou sans option d'achat

Dans certains cas, la location peut se révéler avantageuse si une exploitation agricole souhaite disposer rapidement de matériel. En effet, que ce soit par souci de finances disponibles ou à cause d'une utilité périodique, louer ses engins et ses équipements peut être préférable.

Une réflexion se pose alors sur le choix à opter concernant le type de location. D'une part, le matériel agricole peut être loué simplement à travers un crédit-bail mobilier. Dans un premier temps, l'agriculteur souscrivant cette offre possède une utilisation libre du bien loué. Pour cela, conformément aux conditions du contrat, le locataire doit s'acquitter d'un loyer durant toute la période de la location. Si le professionnel ne lève pas l'option d'achat, alors la machine est restituée à son propriétaire. L'avantage de la location financière est que l'équipement peut être constamment renouvelé une fois le contrat expiré. Ainsi, il peut bénéficier d'outils à la pointe de la technologie.

Toutefois, il est bien plus fréquent de constater que la clause d'achat est régulièrement validée par le locataire, afin d'acquérir l'équipement en question. Cela permet de financer et de gérer la budgétisation de l'investissement (taux d'intérêt fixe, loyer périodique).

Pour finir, il est possible de comptabiliser dans le poste des charges professionnelles déductibles les différents loyers versés. Naturellement, lorsque l'option d'achat est levée, le locataire devient le nouveau propriétaire. Ainsi, en plus de devenir le détenteur de l'équipement en question, ce dernier est libre de continuer de s'en servir ou de procéder à la vente de sa machine à d'autres exploitations par exemple.

À savoir : à la différence d'un crédit classique, aucun apport n'est requis pour pouvoir louer du matériel agricole. Et concernant le montant des loyers, le montant versé est moins important pour une simple location financière. Pourquoi ? car le versement est basé sur l'intensité de l’usage du bien loué.

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