L'univers du crédit immobilier, essentiel au rêve d'accéder à la propriété, est jalonné de réglementations rigoureuses visant à protéger les emprunteurs et à instaurer des bases solides pour des transactions équitables. Au fil des années, ces lois ont évolué, se sont adaptées aux besoins changeants du marché et ont façonné le paysage financier entourant l'acquisition de biens immobiliers. Dans cette exploration des réglementations encadrant le crédit immobilier, nous plongerons dans les dispositions clés de lois telles que la Loi Scrivener, la Loi Neiertz, la Loi Lagarde, la Loi Hamon, la Loi Alur, la Loi Carrez, la Loi Macron, la Loi SRU, la Loi Pinel… Chacune de ces législations contribue à édifier un environnement où la transparence, la protection des consommateurs et le développement du secteur immobilier se conjuguent harmonieusement.

Prêt immobilier : les lois qui protègent les emprunteurs

Lorsque des individus se lancent dans la réalisation de leur projet immobilier, un voyage au cœur duquel ils aspirent à concrétiser le rêve de la propriété, diverses lois sont en place pour sécuriser cette entreprise majeure.

Ces réglementations ont été soigneusement élaborées pour équilibrer les rapports entre emprunteurs et organismes prêteurs, garantissant ainsi une protection adéquate des droits et des intérêts des consommateurs.

Ce volet législatif représente une assurance cruciale dans le processus d'obtention d'un prêt immobilier, apportant des garanties essentielles à chaque étape du parcours financier. De la Loi Scrivener, qui a marquée les prémices d'une réglementation stricte en 1979, à la Loi Pinel, orientée vers l'incitation fiscale pour les investisseurs dans le neuf, chaque législation contribue à façonner un environnement où la prudence, la transparence et la responsabilité sont au cœur des engagements financiers liés à l'immobilier.

 Voici les détails de ces lois qui forment le socle juridique assurant la protection et la confiance nécessaires dans le domaine du prêt immobilier.

Loi Scrivener

La Loi Scrivener, promulguée en 1979, représente un jalon majeur dans l'encadrement juridique des prêts immobiliers en France. Son objectif premier était d'améliorer la protection des emprunteurs en établissant des règles strictes régissant les relations entre les banques et les individus empruntant pour acquérir un bien immobilier.

Parmi les dispositions clés de la Loi Scrivener, on trouve l'obligation pour les organismes prêteurs de formuler une offre de prêt par écrit. Cette offre, transmise par voie postale à l'emprunteur, doit contenir toutes les informations essentielles relatives au prêt, telles que le montant, le Taux Annuel Effectif Global (TAEG), la période de remboursement, les mensualités, les détails des frais, la date de déblocage des fonds…

Un aspect fondamental de la Loi Scrivener est le délai de réflexion obligatoire de 10 jours accordé à l'emprunteur dès la réception de l'offre de prêt. Pendant cette période, l'emprunteur a la possibilité d'examiner attentivement l'offre, de la comparer à d'autres offres éventuelles, et de se rétracter sans encourir de frais. Cette disposition vise à garantir une décision éclairée et réfléchie de la part de l'emprunteur.

La Loi Scrivener offre également la possibilité d'inclure une clause suspensive dans une offre d'achat de bien immobilier, stipulant que l'acheteur peut annuler la transaction si le crédit immobilier n'est pas obtenu. De plus, elle institue un acompte qui engage tant l'acheteur que le vendeur, assurant ainsi un engagement réciproque envers la finalisation de la vente, sauf en cas de refus de prêt. Aucun frais ne peut être engagé avant la signature définitive de l'offre de prêt.

Loi Neiertz

La Loi Neiertz, bien qu'abrogée partiellement en 2000, continue d'exercer une influence significative dans le domaine du crédit immobilier en France. Promulguée dans le contexte de la lutte contre le surendettement, cette législation vise à protéger les emprunteurs confrontés à des situations financières difficiles pour divers motifs tels que la perte d'emploi, des accidents, ou une gestion budgétaire délicate.

L'une des contributions majeures de la Loi Neiertz réside dans la possibilité qu'elle offre à un emprunteur en situation de surendettement de déposer un dossier auprès d'une Commission Départementale de Surendettement.

Un aspect important de la Loi Neiertz concerne la prévention du surendettement, engageant les établissements bancaires à s'assurer de la solvabilité des emprunteurs avant de leur accorder un prêt. Cela implique la vérification par les banques de l'existence d'éventuels incidents de paiement auprès du FICP (Fichier des Incidents de remboursement des Crédits aux Particuliers de la Banque de France) et d'un taux d'endettement raisonnable.

Loi Lagarde

La loi Lagarde, mise en place en 2010, constitue une étape importante dans la protection des consommateurs et la prévention du surendettement, s'appliquant tant aux prêts immobiliers qu'aux crédits à la consommation.

Cette législation instaure plusieurs obligations fondamentales pour les établissements financiers, visant à assurer une meilleure transparence et une protection accrue de l'emprunteur, notamment en ce qui concerne l'assurance emprunteur. Elle confère à l'emprunteur la liberté de souscrire une assurance de prêt en dehors de l'établissement prêteur, tout en respectant l'équivalence de garanties, introduisant ainsi la délégation d'assurance.

De plus, la loi Lagarde vise également à accroître la transparence dans la publicité entourant le rachat de crédits, garantissant ainsi que les consommateurs soient pleinement informés des implications financières de leurs choix. Cette réglementation constitue une avancée significative pour renforcer les droits des emprunteurs en favorisant la concurrence, la transparence et la liberté de choix en matière d'assurance emprunteur.

Loi Hamon

Entrée en vigueur en 2015, la loi Hamon apporte des ajustements cruciaux aux procédures de résiliation des contrats d'assurance, favorisant ainsi la concurrence et la liberté de choix pour les consommateurs, y compris dans le secteur du crédit immobilier.

Cette législation offre la possibilité à tout assuré de résilier son contrat d'assurance sans frais ni pénalités à chaque date anniversaire, introduisant une flexibilité notable dans le processus de changement d'assurance. Elle constitue une réponse aux besoins des consommateurs, facilitant le libre choix de leur assurance et encourageant les assureurs à proposer des offres plus attractives.

En complément, la loi Lemoine, promulguée en 2022, vient renforcer ces dispositions en autorisant le changement d'assurance emprunteur à tout moment pour les nouveaux prêts et depuis le 1er septembre 2022 pour les prêts déjà en cours de remboursement. Cette évolution législative vise à offrir aux emprunteurs une plus grande liberté et une meilleure adaptation de leur assurance à leurs besoins spécifiques.

Loi Macron

En 2015, la Loi Macron a été promulguée, apportant un ensemble de réformes ayant des implications significatives dans le secteur immobilier en France. Parmi les 308 mesures adoptées, plusieurs touchent directement les transactions immobilières et la protection des consommateurs.

L'une des modifications notables concerne l'allongement du délai de rétractation lors d'un achat immobilier, passant de 7 à 10 jours. Cette extension vise à donner aux acquéreurs davantage de temps pour prendre une décision éclairée. De plus, la loi réduit le délai de préavis de 3 à 1 mois pour les locations non-meublées, simplifiant ainsi le processus de location.

Dans le domaine bancaire, la Loi Macron facilite la mobilité bancaire en simplifiant les formalités lors d'un changement d'établissement bancaire. Pour le secteur immobilier, elle contribue également au développement des logements intermédiaires, visant à répondre à la demande croissante de logements.

Loi Pinel

La Loi Pinel, mise en place pour encourager l'investissement dans le secteur immobilier, représente une mesure d'incitation fiscale en France. Adoptée en 2014, elle vise à stimuler la construction de logements neufs tout en offrant des avantages fiscaux aux investisseurs.

Le principal objectif de la Loi Pinel est de favoriser le renouvellement du parc immobilier français. Les investisseurs bénéficient de réductions d'impôts en échange de l'achat d'un bien immobilier neuf qu'ils s'engagent à mettre en location pour une période déterminée (6, 9 ou 12 ans). Les réductions d'impôts varient en fonction de la durée de location, offrant des incitations plus importantes pour des engagements à long terme.

Cependant, le dispositif Pinel est soumis à certaines conditions, notamment en termes de localisation du bien. Seules les zones définies comme nécessitant une redynamisation (A, A bis, B1) sont éligibles au dispositif.

La loi Murcef

Promulguée en 2001, la Loi Murcef, acronyme pour Mesures Urgentes de Réformes à Caractère Économique et Financier, vise à réguler les relations entre les établissements bancaires et leurs clients. Cette loi a été élaborée dans le but de garantir plus de transparence et de simplification dans les transactions bancaires, et de protéger les clients contre d'éventuels abus.

La Loi Murcef interdit, entre autres, la perception de fonds par les intermédiaires avant la mise à disposition des fonds par la banque à l'emprunteur. Elle vise à éviter toute rémunération prématurée des intermédiaires financiers et à assurer une plus grande clarté dans les relations financières.

De plus, la loi Murcef régule les variations tarifaires des banques, imposant notamment des règles strictes en cas d'évolution des tarifs. Elle interdit la perception de sommes diverses par les intermédiaires en prêt avant la mise à disposition des fonds par la banque à l'emprunteur.

Dans le contexte du crédit immobilier, la Loi Murcef a des implications importantes, car elle protège les emprunteurs contre des pratiques abusives et garantit une meilleure transparence dans les relations entre les banques et les clients. Elle contribue ainsi à instaurer un climat de confiance dans le secteur bancaire.

La loi SRU

Promulguée à la fin de l'année 2000, la Loi SRU, acronyme de "Solidarité et Renouvellement Urbain", a été mise en place pour introduire des réformes significatives dans le domaine de l'urbanisme et du logement en France. Cette législation a pour objectif principal de favoriser la mixité sociale au sein du parc immobilier français.

La Loi SRU impose à certaines municipalités l'obligation de maintenir un pourcentage minimal de logements sociaux, fixé à 20%. Sont concernées les communes de plus de 3 500 habitants dans une agglomération de 50 000 personnes ainsi que les communes de plus de 1 500 habitants en région parisienne. Pour inciter les municipalités à se conformer à ces normes, des sanctions financières sont prévues en cas de non-respect.

Outre la question du logement social, la Loi SRU introduit également le principe d'un délai de rétraction de 7 jours (étendu à 10 jours par la suite avec la Loi Macron) pour les achats immobiliers après la signature du compromis de vente ou de la promesse de vente. Cette mesure vise à offrir aux acquéreurs un laps de temps pour reconsidérer leur décision sans justification.

La loi Carrez

La Loi Carrez, instaurée en 1996, constitue une mesure légale visant à garantir la transparence dans la vente de biens immobiliers en copropriété. Cette réglementation oblige le vendeur à fournir à l'acheteur la superficie dite "Carrez" du bien, à partir du moment où celle-ci excède 8 mètres carrés et concerne un bien situé dans une copropriété.

L'objectif principal de la Loi Carrez est d'informer l'acheteur sur la surface exacte du bien qu'il envisage d'acquérir, permettant ainsi une comparaison objective entre les différentes propriétés sur le marché. Il est essentiel de noter que cette mesure s'applique uniquement aux biens en copropriété et implique une prise en compte à partir du moment où la pièce privative présente une hauteur sous plafond d'au moins 1,80 mètre.

La loi Alur

Promulguée en 2014, la Loi ALUR (Accès au Logement et un Urbanisme Rénové) vise à favoriser l'accès au logement tout en régulant le marché immobilier. Cette législation présente plusieurs dispositions qui impactent directement les relations entre locataires, propriétaires et professionnels de l'immobilier.

Parmi ses principales mesures, la loi ALUR introduit l'encadrement des loyers dans les zones tendues, une démarche destinée à éviter les abus et à garantir des conditions de location équitables. De plus, elle plafonne le dépôt de garantie à un mois de loyer, harmonise les documents de location tels que le contrat de bail, et limite les frais d'agence en fonction de la zone géographique.

La loi ALUR s'attache également à réglementer la location meublée, imposant notamment la fourniture d'un diagnostic immobilier. Pour les copropriétés, elle renforce les obligations en matière de décence des logements mis en location.

Gueladjo Touré

Rédigé par Gueladjo Toure - Rédacteur expert de Solutis

Publié le 19/02/2024

Obtenez le meilleur accompagnement pour financer votre projet immobilier au taux le plus

Demande de prêt immobilier gratuite demande

Votre simulation rapide | Une expertise avec + de 25 ans d'expérience