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Le salaire minimum n’interdit pas d’investir dans la pierre. Les Français employés au SMIC ont même vu leur pouvoir d’achat immobilier progresser. Mais des disparités subsistent.
Pour une majorité de Français, la pierre reste une véritable valeur refuge. Face aux évolutions des produits financiers et des divers placements (actions, assurance-vie, épargne réglementée), l’immobilier est perçu comme un investissement plus « solide ». D’une part, il porte sur un bien réel : un appartement ou une maison, et d’autre part, l’investissement dans la pierre permet d’élargir son patrimoine. La construction d’un patrimoine répond à plusieurs besoins dont les deux principaux sont les suivants : préparer l’avenir et sa succession (héritage) et anticiper une retraite.
A l’heure d’investir dans la pierre, le passage par la case crédit immobilier est quasiment obligatoire, à moins de disposer des liquidités suffisantes. Dans le cadre d’un prêt à l’habitat, le banquier va avant tout évaluer la capacité d’emprunt qui se détermine en fonction des charges et des revenus. Ainsi, les futures charges d’un ménage emprunteur ne devront pas dépasser 33 % des revenus du foyer. Depuis le 1er janvier 2018, le salaire minimum de croissance ou Smic plafonne à 1498 euros bruts mensuels pour un temps plein. En l’espace de 8 ans, le Smic a progressé de 12 %.
Avec le salaire minimum actuel, un employé verra donc sa capacité d’endettement se limiter à environ 380 euros par mois. Selon les experts du marché immobilier, un smicard qui contracte à un crédit immobilier sur 25 ans en 2018 peut emprunter 41 % de plus par rapport à 2010 (93 500 euros contre 66 300 euros auparavant). La progression du pouvoir d’achat immobilier avec un salaire minimum n’est pas uniquement due qu’à la revalorisation du smic. En effet, la forte baisse des taux d’intérêt des crédits immobiliers a fortement contribué à cette évolution de 41 %. Car la moyenne des taux pratiqués pour les smicards a fondu de moitié en passant de près de 4 % à 1,8 %.
Néanmoins, ce profil d’emprunteurs se heurte à un autre phénomène, celui de la hausse des prix du marché. Si les taux ont extraordinairement baissé, les prix de vente ont tendance à s’emballer. Ainsi, avec un Smic, il est plus compliqué d’accéder au marché dans les principales agglomérations de l’Hexagone. Dans les zones tendues, les salariés au Smic sont donc limités dans leur choix et sont contraints de se tourner vers les petites surfaces. En revanche, dans les territoires ruraux, l’emprunt sur 25 années permet d’acquérir des surfaces plus intéressantes.
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