Les espèces ont toujours cours en 2019

Les pièces et les billets ne sont pas prêts de disparaître, même si le portefeuille a de plus en plus tendance à se dématérialiser.

68 % des petits achats réglés en monnaie

Les euros sonnants et trébuchants n’ont pas dit leur dernier mot. A l’horizon du changement de décennie et du passage en 2020, les espèces ont toujours leur place dans le porte-monnaie des Français. Cela constitue-t-il un paradoxe avec l’époque actuelle où la dématérialisation est à l’œuvre ? Aujourd’hui, il est compliqué de passer à côté des nouveaux moyens de paiement. Smartphone, virement instantané, cryptomonnaie, les supports se diversifient ; cela sans compter sur l’avènement du sans contact grâce à la carte bancaire. Depuis l’emploi massif du paiement sans contact en 2017, le recours à la monnaie sous forme d’espèces est en recul de 3 % par année souligne un réseau de transporteur de fonds.

Pour autant, la disparition des fourgons blindés n’est pas annoncée pour demain. Car si les paiements électroniques sont encouragés pour les achats quotidiens, pour les loisirs ou les trajets, tous les Français ne les ont pas encore adopté. En effet, dans 68 % des emplettes, c’est la monnaie classique qui reste d’usage pour régler les transactions selon la Banque centre européenne. Parfois ce n’est pas par choix que les billets et les pièces sont employés mais simplement par méconnaissance des nouvelles technologies. Cela touche en particulier les personnes âgées (15 %) pour qui il n’est pas toujours évident de payer par carte bancaire.

Le retour des DAB en campagne

La monnaie reste rassurante car elle est palpable et donne l’occasion de savoir exactement ce qui reste dans le portefeuille. Dans d’autres cas, il s’agit d’une raison simplement financière. Certains ménages font le choix du cash pour éviter de dépenser plus que le permet leurs finances. Cette frange de Français qui préfèrent toujours payer cash ont récemment fait face à des difficultés notamment pour voyager. Car pour emprunter les chemins de fer nationaux, il est nécessaire de régler par carte, la faute à des guichets physiques de plus en plus rares.

Pour ne pas exclure ces personnes, la SNCF a quelque peu fait machine arrière puisque des guichets toujours automatiques mais acceptant les espèces font petit à petit leur retour dans les gares. Face à la résistance de la monnaie, il faut souligner le retour de distributeurs automatiques de billets (DAB) dans les zones rurales. Mais cette fois-ci, ces automates ne sont pas encadrés par une banque. Au contraire, ces dernières ont déserté les campagnes face aux frais de fonctionnement des DAB. Une autre société privée se charge donc de rapporter de la « vie » dans les petites communes en exploitant un réseau de guichets automatiques. En période de campagne pré-électorale pour les municipales 2020, il ne faut pas s’étonner de voir fleurir ces DAB d’un nouveau genre…