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Lors de ses vœux, le Gouverneur de la Banque de la France a de nouveau appelé les banques à plus de vigilance en matière de prêt immobilier.
En fin d’année passée, le ton avait déjà été donné suite à la dernière réunion du Haut conseil de stabilité financière : les banques doivent faire preuve de plus de rigueur en matière d’octroi des crédits immobiliers. Car si le marché du financement à l’habitat se porte bien et affiche une belle dynamique, Bercy émet ses inquiétudes à propos d’un emballement. En effet, les Français profitent d’une embellie sur le marché du crédit avec des taux défiants toute concurrence. Néanmoins, un trop large octroi des prêts à l’habitat aurait des répercussions en cas de récession économique dans l’Hexagone. Il est donc demandé aux banques de réduire la voilure.
Pour cela, les établissements bancaires devront strictement respecter la limite de 33 % de taux d’endettement. Traduction : désormais, les emprunteurs ne peuvent pas consacrer plus d’un tiers de leurs revenus au remboursement d’un prêt immobilier.
Pour 2020, le gouverneur de la Banque de France confirme et réitère son propos : le crédit immobilier reste dans son viseur. Loin de là l’idée de stopper la dynamique des financements à l’habitat, la Banque de France veut avant tout consolider le marché en limitant les risques. François Villeroy de Galhau, lors de ses vœux, s’est montré sans équivoque : « des dérives doivent s’arrêter, et des comportements doivent changer (…) ». En clair, les taux bas ne justifient pas tout et les établissements bancaires, s’ils sont libres de fixer leur politique commerciale, devront assurer des marges suffisantes pour couvrir les risques. A force de proposer des taux bas, certains établissements ont ainsi rogné sur leurs bénéfices. En 2020, cette pratique sera suivie de près par l’ACPR, le gendarme des opérations bancaires.
En appelant à plus de vigilance, les autorités vont-elles amorcer la fin des taux bas ? Cela a déjà pu se faire ressentir à l’approche de 2020, puisque les banques avaient déjà pris connaissance des recommandations du HCSF. Cependant, ce sont principalement les profils dits « fragiles » qui seront les plus impactés. Avec une faible capacité d’emprunt, l’accès au crédit à l’habitat se révèle plus compliqué ou, du moins, avec un taux élevé. Ici le risque est alors de dépasser les taux d’usure puisque ces derniers ont fortement reculé dans un contexte de taux bas. De plus, les crédits immobiliers sur plus de 25 ans ne sont plus recommandés. Encore une fois, ce sont les profils d’emprunteurs « légers » qui sont concernés par cette mesure.
Les emprunteurs à faibles revenus sont donc les « victimes » collatérales du plan de sauvegarde du financement immobilier.
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